Aveuglement
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
« Mon grand regret est de n’avoir pas pu convaincre des gens en grande précarité que nous avons rencontrés durant cette campagne. Pourtant le gouvernement va dans le bon sens. »Ainsi s’exprime, ce 16 décembre, Mme Dolores Roqué, députée PS battue à l’élection partielle de Béziers (trois électeurs sur cinq s’abstenant).
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
« Mon grand regret est de n’avoir pas pu convaincre des gens en grande précarité que nous avons rencontrés durant cette campagne. Pourtant le gouvernement va dans le bon sens. »Ainsi s’exprime, ce 16 décembre, Mme Dolores Roqué, députée PS battue à l’élection partielle de Béziers (trois électeurs sur cinq s’abstenant).
Le gouvernement va dans le bon sens ? Quelques jours plus tôt, l’accord signé entre Ayrault et Mittal entérinait la fermeture du site de Florange, et menaçait les emplois dans toutes les usines du groupe. Le gouvernement va dans le bon sens ? On apprend ce lundi qu’une « réforme des retraites » (une de plus !) serait en préparation. Au même moment, Mme Lebranchu dévoile le contenu d’une réforme territoriale qui vise ouvertement à disloquer le cadre de la République, l’unité de la nation et de l’ensemble des conquêtes sociales, ouvrières et démocratiques.
En 1953, quand les ouvriers de Berlin-Est se soulevèrent contre un régime bureaucratique qui prétendait garantir le bonheur de la classe ouvrière, l’écrivain allemand Bertolt Brecht écrivit : « J’apprends que le gouvernement estime que le peuple a “trahi la confiance du régime” et “devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités”. A ce stade, ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? »
Par ce détour ironique, Brecht indiquait à quel degré d’absurde peut conduire l’aveuglement sur lui-même d’un régime totalitaire. Les partisans de l’Union européenne, supranationale et antidémocratique souffriraient-ils aujourd’hui des mêmes symptômes ?
N’en déplaise à Mme Roqué, les travailleurs de l’usine Arcelor de Basse-Indre, qui, avec leurs syndicats, ont déclenché la grève, ne semblent pas convaincus que le gouvernement va dans le bon sens. Pas plus que les représentants syndicaux (CGT et Force ouvrière) qui, par la suite, ont quitté le comité central d’entreprise et refusé de participer au comité de suivi en exigeant le retrait du plan Ayrault-Mittal. Pas plus que les dizaines de milliers de travailleurs confrontés aux usines qui ferment ou que les millions de chômeurs dont les rangs ne cessent de grossir. Pas plus que les retraités et les assurés sociaux dont tous les droits sont menacés. Pas plus que les maires et les élus qui se dressent contre la réforme territoriale pour défendre l’existence libre des communes et de la République.
La situation est en train de mûrir. Le rejet de la politique du gouvernement met à l’ordre du jour l’action unie pour bloquer ses plans. C’est la voie qui imposera la rupture avec cette politique anti-ouvrière qui découle de l’alignement complet de nos gouvernants sur les exigences de l’Union européenne, du TSCG et du capital financier.
Les plus grands combats s’annoncent pour 2013. C’est à les préparer que se consacreront les adhérents du Parti ouvrier indépendant. Les assemblées de reprise de cartes de début janvier seront l’occasion, dans le cadre de la préparation du IVe Congrès du POI-congrès ouvert, d’inviter largement, au-delà des adhérents, les travailleurs, militants, jeunes ou élus qui souhaitent engager ou poursuivre avec le POI la discussion sur : comment les arrêter ? Autrement dit : comment aider au mouvement pratique de millions et de millions qui, unis avec leurs organisations, se dresseront contre la dictature de la troïka pour imposer le retrait de ses plans, ouvrant ainsi la voie au démantèlement des institutions antidémocratiques de l’Union européenne et de la Ve République ?
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