HISTOIRE
Le « je t’aime, moi non plus » des impérialismes français et allemands durant l’histoire ou l’histoire contrariée de l’Europe sous domination allemande
Vendredi 1 février 2013
Par Zohra Ramdane
Les petits fours du 50e anniversaire du traité de l’Élysée entre la France et l’Allemagne ayant été mangés, nous pouvons, après la propagande médiatique de type « Bisounours » présentant ce traité comme nous ayant permis de vivre sans guerre entre la France et l’Allemagne, enfin analyser plus sérieusement les choses.
Nous commencerons dans ce court article par présenter un éclairage sur l’action de la partie dominante du grand patronat sur la volonté de construire l’Europe sous domination allemande1 . Nous y reviendrons sur d’autres aspects.
Dès avant 1914, nous avons été en présence des tentatives d’alliance des capitaux allemands et français soutenu notamment par le gouvernement Rouvier contre l’avis du ministre Delcassé. Rappelons-nous aussi l’appel de la droite et du grand patronat à Bismarck pour écraser la Commune de Paris. Après la Première Guerre mondiale, on néglige souvent la pression des patrons de la sidérurgie française (via Raymond Poincaré, ami des Wendel, et de ses amis) pour obtenir le cartel international de l’acier (obtenu en 1926), des patrons de la chimie française (politique de Kuhlmann notamment) et allemande, et des États unis (plan Dawes de 1924) dans l’orchestration de la « réconciliation » et la suppression d’une partie du traité de Versailles notamment celle concernant les « réparations ». Même en ce qui concerne la période de la collaboration 1940-1944, il est souvent négligé la collaboration des patronats allemands et français. Voyez même en 2013 que la plainte des descendants de Renault visant à blanchir leur ancêtre en est encore à la Cassation ! Après la Deuxième Guerre mondiale, c’est sur pression des États-Unis que se développe l’Europe sous domination allemande avec la priorité du développement économique de l’Allemagne. D’où un nouveau traité, sur le charbon et l’acier, en 1950 sous l’influence de Schuman (même cause qu’en 1926 !), puis les traités de Rome en 1957 (contre l’avis de Pierre Mendès-France qui a vu tout de suite que cela entraînerait le déclin de la démocratie et de la souveraineté populaire) et enfin le traité de l’Élysée dont on a fêté le cinquantenaire. Dans les deux premiers cas, ce sont les guerres mondiales qui ont permis de résoudre momentanément la crise du capitalisme. Cette fois-ci, la crise systémique qui est engagée depuis plus de 30 ans pousse les patronats et leurs alliés politiques de promouvoir, non pas une guerre mondiale (impossible vu le niveau des armements), mais une série de guerres sociales dans chaque pays. Le schéma est simple : concentration du capital, changement organique de la composition du capital, baisse tendancielle du taux de profit, désindustrialisation de la France au profit de l’Allemagne, financiarisation de l’économie pour augmenter les taux de profit, krachs bancaires, argent public au secours de la dette privée, crise de la dette publique, intensification de la lutte ces classes (c’est-à-dire tendance à la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée) dans les politiques austéritaires pour aboutir aux guerres sociales dans chaque pays.
Nous commencerons dans ce court article par présenter un éclairage sur l’action de la partie dominante du grand patronat sur la volonté de construire l’Europe sous domination allemande1 . Nous y reviendrons sur d’autres aspects.
Dès avant 1914, nous avons été en présence des tentatives d’alliance des capitaux allemands et français soutenu notamment par le gouvernement Rouvier contre l’avis du ministre Delcassé. Rappelons-nous aussi l’appel de la droite et du grand patronat à Bismarck pour écraser la Commune de Paris. Après la Première Guerre mondiale, on néglige souvent la pression des patrons de la sidérurgie française (via Raymond Poincaré, ami des Wendel, et de ses amis) pour obtenir le cartel international de l’acier (obtenu en 1926), des patrons de la chimie française (politique de Kuhlmann notamment) et allemande, et des États unis (plan Dawes de 1924) dans l’orchestration de la « réconciliation » et la suppression d’une partie du traité de Versailles notamment celle concernant les « réparations ». Même en ce qui concerne la période de la collaboration 1940-1944, il est souvent négligé la collaboration des patronats allemands et français. Voyez même en 2013 que la plainte des descendants de Renault visant à blanchir leur ancêtre en est encore à la Cassation ! Après la Deuxième Guerre mondiale, c’est sur pression des États-Unis que se développe l’Europe sous domination allemande avec la priorité du développement économique de l’Allemagne. D’où un nouveau traité, sur le charbon et l’acier, en 1950 sous l’influence de Schuman (même cause qu’en 1926 !), puis les traités de Rome en 1957 (contre l’avis de Pierre Mendès-France qui a vu tout de suite que cela entraînerait le déclin de la démocratie et de la souveraineté populaire) et enfin le traité de l’Élysée dont on a fêté le cinquantenaire. Dans les deux premiers cas, ce sont les guerres mondiales qui ont permis de résoudre momentanément la crise du capitalisme. Cette fois-ci, la crise systémique qui est engagée depuis plus de 30 ans pousse les patronats et leurs alliés politiques de promouvoir, non pas une guerre mondiale (impossible vu le niveau des armements), mais une série de guerres sociales dans chaque pays. Le schéma est simple : concentration du capital, changement organique de la composition du capital, baisse tendancielle du taux de profit, désindustrialisation de la France au profit de l’Allemagne, financiarisation de l’économie pour augmenter les taux de profit, krachs bancaires, argent public au secours de la dette privée, crise de la dette publique, intensification de la lutte ces classes (c’est-à-dire tendance à la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée) dans les politiques austéritaires pour aboutir aux guerres sociales dans chaque pays.
Mais l’histoire future n’est pas écrite et comme Antonio Gramsci allions le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté.
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