Translate

jeudi 2 mai 2013

La BCE porte son taux directeur à 0,5% et reste "prête à agir"

                                              Challenges

La BCE porte son taux directeur à 0,5% et reste "prête à agir"

 - 

Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, affirme que l'institution monétaire va poursuivre sa politique accommodante "aussi longtemps que nécessaire", après avoir abaissé son principal taux à un plus bas historique.

La dernière baisse de ce taux remonte à juillet, la BCE l'ayant porté à ce moment-là à 0,75%. (MISTRULLI LUIGI/SIPA)
La dernière baisse de ce taux remonte à juillet, la BCE l'ayant porté à ce moment-là à 0,75%. (MISTRULLI LUIGI/SIPA)
La BCE va poursuivre sa politique accommodante "aussi longtemps que nécessaire", a déclaré Mario Draghi à Bratislava lors de la conférence de presse mensuelle de l'institution, réunie deux fois par an hors ses murs de Francfort.
La BCE a donc décidé jeudi une baisse de son principal taux directeur à 0,5%, un niveau historiquement bas, dans une tentative de stimuler l'économie en berne de la zone euro.
L'inflation en zone euro continue d'être conforme à l'objectif de la BCE d'un taux inférieur mais proche de 2% sur le moyen terme, mais le climat économique ne s'est pas amélioré à l'approche du printemps, a-t-il souligné.
"La baisse des taux d'intérêt devrait contribuer à soutenir les espoirs d'une reprise plus tard dans l'année", a estimé Mario Draghi.
Un "fort consensus"
Attendue par les économistes comme par les marchés, à l'affût de tout signe de soutien à l'économie, cette décision a fait l'objet d'un "fort consensus" au sein du conseil des gouverneurs de la BCE, a précisé Mario Draghi, suggérant ainsi qu'elle n'avait pas été prise à l'unanimité.
Certains analystes pensaient que la baisse du taux directeur interviendrait seulement au mois de juin, soulignant qu'elle n'aurait que peu de résultat tant que les petites et moyennes entreprises (PME)continueront de souffrir d'un manque d'accès au crédit.
"Le problème majeur de la zone euro à ce stade ce n'est pas le niveau des taux de la BCE. Les taux étaient déjà très bas", juge ainsi Holger Schmieding, chef économiste à la banque Berenberg, constatant que la BCE avait peu à proposer pour l'instant concernant le problème des PME.
L'annonce sur ce sujet de "consultations" avec d'autres institutions européennes concernant la gamme de garanties acceptées des banques en échange de prêts au secteur privé est "un peu décevante", ajoute-t-il. Mario Draghi a notamment cité la banque européenne d'investissement.
"Intensifier la mise en oeuvre des réformes structurelles"
La BCE a également annoncé jeudi par la voix de son président qu'elle allait poursuivre ses opérations de prêts à taux fixes et montants illimités sur une semaine "aussi longtemps que nécessaire". Les liquidités prêtées aux banques lors de sa principale opération de refinancement sur une semaine, appelée MRO, vont continuer d'être allouées de manière illimitée et à taux fixe "au moins" jusqu'au 8 juillet de l'année prochaine.
Ses opérations de plus longue durée (LTRO) de prêts sur trois mois courront elles jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2014, également à taux fixe et pour des montants illimités.
Comme à l'accoutumée, Mario Draghi a également interpellé les gouvernements des pays de la zone euro, les exhortant à "intensifier la mise en oeuvre des réformes structurelles au niveau national".
Il les a enjoint à ne pas fléchir dans leurs efforts pour réduire les déficits, les invitant à le faire en coupant dans les dépenses plutôt qu'en augmentant les impôts.
"Le message de la BCE est: ne détricotez pas les progrès que vous avez faits", a-t-il dit, en relevant que des "progrès significatifs ont été faits".
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé d'abaisser son principal taux directeur, baromètre du coût du crédit en zone euro, à 0,5, un nouveau plus bas historique, a annoncé jeudi 2 mai un porte-parole de l'institution monétaire. Cette décision était attendue par les analystes et espérée par les marchés dans un contexte de marasme économique persistant en zone euro, accompagné d'un niveau de chômage record.
La dernière baisse de ce taux remonte à juillet, la BCE l'ayant porté à ce moment-là à 0,75%.
Les économistes pas d'accord sur le calendrier de la baisse
Le taux des dépôts au jour le jour, auquel les banques privées peuvent placer de l'argent pour 24 heures auprès de la BCE, a été maintenu à 0,5%, réduisant le corridor par rapport au taux principal. Des responsables de la BCE ont laissé entendre à plusieurs reprises ces derniers mois ne pas pouvoir envisager de le baisser davantage, ce qui l'aurait conduit en terrain négatif, car ce serait une plongée dans l'inconnu.
Le taux de prêt marginal au jour le jour, auquel les banques peuvent emprunter pour la même durée, a été abaissé à 1%.
Début avril, son président Mario Draghi avait déjà déclaré la BCE "prête à agir" via des instruments conventionnels ou non pour combattre la faiblesse économique persistante en Europe, mais les économistes étaient divisés sur le calendrier d'une baisse de taux.
Nouveau record du chômage à plus de 12%
Plusieurs indicateurs économiques publiés ces derniers jours ont contribuer à accélérer cette décision. En particulier, l'activité privée s'est à nouveau contractée au mois d'avril en zone euro, un mouvement qui a touché l'Allemagne, première économie de la région.
Le chômage a lui atteint un nouveau record en mars, touchant 12,1% de la population active totale de la zone euro. En Espagne, le chômage a même atteint 26,7% et 27,2% en Grèce.
Face à ces éléments, les appels du pied à la BCE s'étaient multipliés pour réclamer à la BCE de relâcher davantage encore sa politique monétaire même si beaucoup convenaient que cela risquait d'être de peu d'effet.
Ce nouvel assouplissement monétaire amène désormais le taux européen non loin du niveau quasi nul du taux de la Réserve fédérale américaine depuis 2008.
(Avec AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire