http://www.fnlp.fr
Des propositions de lecture pour mai
La commune n’est pas morte : Les usages politiques du passé de 1871 à nos jours
Eric Fournier
Aujourd’hui analysée par les historiens comme un singulier crépuscule des révolutions du XIXe siècle, la Commune de Paris fut longtemps considérée comme l’aurore des révolutions du XXe siècle, comme une lutte à poursuivre. Cet essai se penche sur les usages politiques des mémoires de cet événement tragique dont la complexité favorise une grande plasticité mémorielle. Et chacun investit cet événement fascinant de ses propres attentes, étroitement liées aux enjeux politiques du temps. Les mémoires de la Commune sont plurielles et conflictuelles. Répliquant à la violence discursive des versaillais, puis à la volonté d’oubli des républicains modérés, les vaincus imposent dès les années 1880 la montée au mur des Fédérés comme un rituel politique révolutionnaire majeur. A partir des années 1920, les usages mémoriels dominants sont le fait du communisme, et dans une moindre mesure des socialistes et des anarchistes. Dans le même temps, l’extrême droite est tiraillée entre la redite des outrances versaillaises et la volonté de s’approprier l’épopée communarde. De 1871 à 1971, la Commune est mobilisée, intégrée aux luttes politiques et sociales, contribuant parfois aux victoires des forces de gauche, lors du Front populaire notamment. Elle est alors politiquement vivante. Après le chant du cygne du centenaire (1971) vient le temps de l’apaisement et du déclin. Mais si la Commune peine à mobiliser aujourd’hui, son mythe apparaît indéracinable et ressurgit ponctuellement dans le champ politique, parfois avec force.
Agrégé et docteur en histoire, Eric Fournier enseigne en lycée depuis une quinzaine d’années. Il est l’auteur de Paris en ruines, Du Paris haussmannien au Paris communard (Imago, 2007) ; La Cité du sang, Les bouchers de La Villette contre Dreyfus (Libertalia, 2008) ; La Belle Juive, D’Ivanhoé à la Shoah (Champ Vallon, 2011). Ed. Libertalia 13 €
Comment j’ai cessé d’être juif
Shlomo Sand
" Supportant mal que les lois israéliennes m’imposent l’appartenance à une ethnie fictive, supportant encore plus mal d’apparaître auprès du reste du monde comme membre d’un club d’élus, je souhaite démissionner et cesser de me considérer comme juif."
Shlomo Sand est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Tel-Aviv. Après avoir étudié en Israël et à l’EHESS, il a publie entre autres, en France, Les Mots et la Terre. Les intellectuels en Israël (Fayard, 2006, Champs, 2010), Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2009, Champ, 2010, prix Aujourd’hui) et Comment la terre d’Israël fut inventée (Flammarion 2012). Ed. Flammarion 12 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire