Bruxelles ordonne à la SNCM de rembourser
220 millions d'euros à l'Etat
C'est ce qu'a décidé la Commission
européenne, jeudi 2 mai. Cette décision pourrait faire sombrer la compagnie
maritime, déjà en grande difficulté financière.
Le ferry "Napoléon Bonaparte", amarré au port de Marseille (Bouches-du-Rhône), en 2011. (MATTHIEU COLIN / HEMIS.FR / AFP)
Par Francetv info
Qu'est-il
reproché à la SNCM ?
La
SNCM va-t-elle résister à cette décision ?
La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) va devoir
rembourser 220 millions d'euros d'aides reçues de la part de l'Etat
français. C'est ce qu'a décidé la Commission européenne, jeudi 2 mai.
Francetv info revient sur les questions que soulève cette décision,
laquelle pourrait précipiter la mort de la compagnie maritime, en grande
difficulté financière.
Qu'est-il
reproché à la SNCM ?
Bruxelles a estimé que la France ne devait pas aider la
compagnie maritime aux heures de pointe, soit pendant la saison touristique. Si
elle considère que la liaison entre la Corse et le continent constitue un
service "de base", qui "permet d'atténuer
les contraintes liées à l'insularité" et donc justifie le versement
de subventions, la Commission a jugé que ces aides étaient incompatibles avec
les règles européennes de la concurrence concernant le service "complémentaire",
couvrant les périodes de pointe.
Ce n'est donc pas un hasard si l'enquête de la Commission a été
menée à la suite d'une plainte de l'italien Corsica Ferries, le principal
concurrent de la SNCM. Ce dernier domine le transport de passagers entre
le continent et la Corse (60,6% de parts de marché au premier
semestre 2012).
La
SNCM va-t-elle résister à cette décision ?
La Commission a estimé le montant de ces compensations
injustifiées à 220 millions d'euros pour la période 2007-2013. Ces aides
doivent par conséquent être restituées aux contribuables, en l'occurrence à la
région Corse, dans un délai de quatre mois, soit d'ici fin août.
Pour une source proche du dossier, citée par l'AFP, la
récupération de l'aide accordée au titre du service "complémentaire" ne met pas en danger le service "de
base" : ce dernier est assuré par une autre flotte dont
les comptes sont séparés au sein de la société. Cependant, cette décision
met la SNCM en difficulté, dont le chiffre d'affaires a avoisiné les
300 millions d'euros en 2012.
La direction de la compagnie, qui emploie
1 600 salariés, estimait il y a quelques jours que si elle devait
rembourser 50 millions d'euros à l'Etat, elle serait contrainte d'annoncer
un plan social de 800 emplois
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