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mercredi 1 mai 2013

Une étude de l'Unédic remet en cause les idées reçues sur les chômeurs

                                                 Challenges

Une étude de l'Unédic remet en cause les idées reçues sur les chômeurs

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Non, tous les chômeurs n'ont pas été victimes de plans sociaux, non, ils ne sont pas tous sous-diplômés mais oui, leurs allocations sont parmi les plus hautes d'Europe...  Autant de vérités à découvrir dans cette étude de l'Unédic.

Le nombre de chômeurs sans activité a franchi les trois millions. (EPA/MAXPPP)
Le nombre de chômeurs sans activité a franchi les trois millions. (EPA/MAXPPP)
Plus d'un chômeur indemnisé sur deux a perdu son emploi après une fin de CDD ou de mission d'intérim alors qu'ils ne sont que 10% à avoir été victimes d'un licenciement économique. L'étude que dévoile l'Unédic ce mardi 30 mai devrait indéniablement surprendre ceux qui ont en tête des "stéréotypes" solidement ancrés.
Dans cette étude, l'organisme paritaire examine à la loupe les caractéristiques et les trajectoires des 2,4 millions de chômeurs indemnisés à la fin de l'année 2011 (sur 4,8 millions d'inscrits àPôle emploi).
Première surprise : les chômeurs indemnisés par l'Unédic touchent en moyenne 1.055 euros net par mois, soit 69% de leur salaire net antérieur. Ce taux se situe dans la "fourchette haute en Europe" fait observer Pierre Cavard, directeur des études et des analyses, lors d'une conférence de presse. Et ce dernier de relever que cette étude "bat en brèche certaines idées reçues": "on parle beaucoup des fermetures de sites, des plans sociaux dans l'industrie, mais en réalité, seuls 10,8% des chômeurs indemnisés sont des licenciés économiques".
Ainsi, la majorité des allocataires (51%) se sont inscrits à Pôle emploi après une fin de CDD ou de mission d'intérim, reflet de la "dualité croissante du marché du travail entre contrats courts et contrats longs". Toujours selon l'Unédic, cette proportion atteint plus de 75% chez les jeunes.
Un quart des allocataires travaillaient à temps-partiel
Autre symptôme de la précarisation, près d'un quart (23,2%) des allocataires travaillaient à temps partiel avant de perdre leur emploi. Conséquence de ces mutations: le nombre de demandeurs d'emploi en "activité réduite" -qui travaillent à temps partiel, en intérim ou en CDD et sont à la recherche d'un emploi au cours du même mois- a explosé : ils représentent chaque mois 1,2 million de chômeurs, soit la moitié des indemnisés, contre... 100.000 en 1991. 
Près d'un chômeur indemnisé sur quatre a un bac+2
Avant de pousser la porte de Pôle emploi, 32% des allocataires ont été victimes d'un licenciement, dont seulement 10,8% d'un licenciement économique. Ces "licencié éco" sont donc, autre surprise, aussi nombreux que ceux qui ont opté pour une rupture conventionnelle (11,4%), en hausse exponentielle depuis sa mise en place en 2008.
Autre enseignement de l'étude: les demandeurs d'emploi indemnisés perdent leur emploi en premier lieu dans le secteur du commerce, des transports et de l'hôtellerie (28,9%) et dans les activités de services administratifs et de soutien (19,4%).
En terme de diplômes, l'Unédic met en avant que 55,2% des indemnisés n'ont pas le bac. Mais près d'un quart a un niveau de bac+2, "preuve que cela ne garantit pas de ne pas passer par la casechômage", souligne Pierre Cavard. Globalement, un quart des chômeurs indemnisés a perçu au moins un an d'allocation et rentre donc dans la case des "chômeurs de longue durée".
Les 6 profils-types des bénéficiaires d'allocations chômage
Forts de ces constats, les services de l'Unédic ont, pour la première fois, mis en avant six "profils types" d'allocataires qui illustrent la diversité du chômage: ceux issus du temps partiel (23,2%), les licenciés qui travaillaient à temps plein (26%), les allocataires qui ont opté pour une rupture conventionnelle ou une démission (10,6%), les fins de CDD à temps plein (20,3%), les intérimaires (13,5%) et, enfin, les intermittents du spectacle (3,7%).
Ainsi, le temps partiel concerne surtout les femmes (près de 75%) et est caractérisé par un niveau d'études faible. Les licenciés sont a contrario plus souvent des hommes, âgés et mieux indemnisés (1.366 euros net en moyenne), mais plus souvent confrontés au chômage de longue durée.
Également frappés par le chômage de longue durée, ceux qui ont signé une rupture conventionnelle ou démissionné se distinguent quant à eux par leur niveau élevé de diplôme. Plus disparates, les fins de CDD à temps plein concernent à la fois des profils diplômés (majoritairement des femmes, en région parisienne) et peu diplômés (plutôt masculins, jeunes, dans le sud de la France). Les intérimaires se distinguent de leur côté par leur caractère masculin et jeune, et se concentrent dans le bassin parisien.
Ces données inédites devraient être scrutées par les partenaires sociaux, chargés avant la fin de l'année de renégocier les règles de l'assurance chômage, dont la dette cumulée devrait atteindre 18,6 milliards fin 2013.
(Avec AFP)

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