Hôtel-Dieu de Paris, menaces rapprochées sur le service des urgences
Une assemblée générale des personnels de l’Hôtel-Dieu s’est tenue jeudi, avec les syndicats et des élus, contre la décision de fermeture du service des urgences de cet hôpital du centre de Paris qui accueille 43 000 patients par an.
L’annonce de cette fermeture le 4 novembre prochain a été faite mardi par la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont le conseil de surveillance est présidé par Jean-Marie Le Guen, adjoint PS au maire de Paris, chargé de la santé. L’AP-HP est placé sous la tutelle de la ministre de la santé Marisol Touraine.
La direction de l’Hôtel-Dieu veut en faire un « hôpital universitaire de santé publique », un musée et y transférer les services administratifs de l’AP-HP.
La candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, a indiqué « qu’elle n’était pas d’accord avec la fermeture des urgences sèche et avec le calendrier », selon Christophe Girard maire PS du 4e arrondissement lui-même opposé à la fermeture des urgences.
La CGT de l’AP-HP déclare vouloir œuvrer pour une opposition intersyndicale au projet et au renforcement du comité de soutien avec des élus, des usagers et des médecins.
Le syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH-FO) demande l’arrêt des fermetures des services d’urgences et informe d’une lettre ouverte à Marisol Touraine signée par neuf médecins urgentistes et professeurs de l’AP-HP opposés à la fermeture de l’Hôtel-Dieu, qui « impacterait l’ensemble des hôpitaux parisiens déjà saturés, alors que l’Hôtel-Dieu apporte excellence et proximité ».
Tract du Comité départemental de Paris du POI Samedi 18 mai 2013: à lire dans Informa-tons Ouvrières du 23 mai qui publie également le communiqué de l’intersyndicale du 15 mai
La direction de l’AP-HP a annoncé
la fermeture des urgences de l’Hôtel Dieu
QUE VA DECIDER LA MINISTRE TOURAINE ?
Mardi 14 mai, la directrice de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris a annoncé la fermeture, le 4 novembre, des urgences de l’Hôtel Dieu et de tous les lits de cet hôpital L’Hôtel Dieu deviendrait « un hôpital debout », un « hôpital sans lits » selon la formule revendiquée par Jean Marie Le Guen, adjoint à la santé du maire Delanoë.
En clair, à l’Hôtel Dieu, plus aucun malade ne serait hospitalisé !
Comme l’ont dit et écrit, depuis des mois, les médecins : où iront les 45 000 malades qui viennent, chaque année, aux urgences de l’Hôtel Dieu ?
Déjà les urgences de Saint Louis, Pitié Salpétrière, Saint Antoine sont saturées. Avec de plus en plus d’heures d’at- tente et de moins en moins de lits pour accueillir les ma- lades nécessitant une hospitalisation.
Où seront soignés les 45 000 malades qui viennent chaque année aux urgences de l’Hôtel Dieu ? La protestation des médecins, des personnels et de leurs syndicats est telle que Mme Hidalgo, candidate à la succession de Bertrand Delanoë comme Maire de Paris, a déclaré qu’ « elle n’était pas d’accord avec la fermeture des urgences sèches et avec le calendrier » selon les propos de Christophe Girard, maire du 4° arrondissement, à l’AFP.
Et, selon la même dépèche, « M. Girard a souligné que les projets portés par l’APHP concernant le site de l’Hôtel Dieu né- cessitaient une modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui n’a pas encore été votée par le Conseil de Paris ».
Cette déclaration pose deux questions :
- D’une part, il y a déjà eu, le 6 février 2012, une modification du PLU autorisant la vente du siège de l’Assistance Publique- Hopitaux de Paris, avenue Victoria, décision entraînant le transfert de celui ci sur l’Hôtel Dieu et donc, la fermeture des urgences. Cette décision, votée le 6 février 2012, en commun par les élus PS et Front de Gauche, a été le point de départ des restructurations en chaîne.
M. Girard et Mme Hidalgo affirment qu’il faut une modification du PLU pour pouvoir fermer l’Hôtel Dieu et qu’ils s’y op- posent. D’autres contestent cette affirmation.
En tout état de cause, la première modification du PLU, du 6 février 2012, doit, elle, être annulée pour bloquer le transfert du siège de l’AP-HP à l’Hôtel Dieu et donc bloquer tout le processus de restructuration qui en découle.
- D’autre part, l’AP-HP est sous la tutelle de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a le pouvoir d’annuler la décision. C’est pourquoi d’éminents médecins de l’Hôtel Dieu, avec le responsable du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR), Gérald Kerzieck, les responsables nationaux CGT et FO des médecins hospitaliers viennent d’adresser une lettre ouverte à la Ministre en disant notamment :
1/ Nous, médecins, ne pouvons être les complices passifs de décisions bureaucratiques qui nous privent des moyens de soigner les malades.
2/ Nous, médecins, affirmons et démontrons qu’il faut des lits pour soigner les malades, même et peut-être surtout dans le cadre d’une prise en charge essentiellement ambulatoire disponible 24 heures sur 24.
3/ Nous, médecins, réclamons, l’arrêt du processus de fermeture de l’Hôtel-Dieu :
les urgences doivent être maintenues, les lits nécessaires doivent être conservés, la chirurgie ophtalmologique et am- bulatoire doit être soutenue, le plateau technique doit être développé pour assumer les flux de patients très importants qu’implique la prise en charge ambulatoire d’une population de plus en plus précaire ».
Les médecins ont raison d’exiger le maintien des urgences ! Alors, que va décider la ministre de la Santé, Mme Marisol Touraie ?
Catégories: SANTE
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