Face à ses mauvaises
prévisions sur la France, Bruxelles lâche du lest
La Commission européenne accorde un délai de
deux ans à la France pour passer sous la barre des 3% de déficit.
Devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 14 mars 2013. (GEORGES GOBET / AFP)
Par Francetv info
Ce ne sera pas en 2013, ni même en 2014, mais en 2015. La Commission européenne accorde un délai de deux ans à la France pour passer sous la barre des 3% de déficit, vendredi 3 mai. Elle livre également des prévisions sur le chômage, la croissance, la dette... concernant la France mais aussi d'autres pays de la zone euro.
Francetv info revient sur les différents chiffres donnés par Bruxelles, et sur les conséquences qu'en tire la Commission européenne.
De mauvaises prévisions pour l'emploi et la croissance
Pour la France, la Commission prévoit en 2013 une récession de 0,1%, et une croissance modeste de 1,1% en 2014. Selon elle, le chômage s'établira à 10,6% fin 2013 et continuera à augmenter en 2014 (10,9%), malgré la promesse de François Hollande d'inverser la courbe du chômage.
Le déficit, selon ces prévisions, continuera à se creuser, à 3,9% en 2013, et 4,2% en 2014. Le gouvernement français prévoit, lui, 3,7% cette année, et 2,9% en 2014. La marche pour atteindre les 3% sera donc conséquente pour la France si les prévisions européennes s'avèrent. Enfin, la dette atteindra 94% du PIB en 2013 et 96,2% en 2014.
Dans ces conditions, "il peut être raisonnable d'étendre la date limite de 2 ans pour parvenir à 3% de déficit à la fin de 2015", a confirmé Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
Une récente souplesse à l'égard des 3%
L'objectif d'un déficit à 3% du PIB, inscrit dans les traités européens, est "un critère très important, mais il y en a d'autres", avait indiqué le porte-parole de la Commission européenne Olivier Bailly fin avril. Il avait rappelé que Bruxelles savait se montrer souple et accorder des délais à des pays pour réduire leur déficit. "En 2013, neuf pays sur les 17 que compte la zone euro ne respectent pas l'objectif des 3% de déficit", avait noté Le Figaro.fr. Compte tenu de ce climat, aucun de ces Etats n'a été sanctionné.
En Espagne et au Portugal notamment, les gouvernements ont repoussé le calendrier de redressement des comptes, éloignant la perspective d'un retour du déficit public à 3% du PIB. Selon le quotidien espagnol El Pais, cité par Les Echos, l'Union européenne pourrait accorder deux années supplémentaires à l'Espagne (le délai était fixé à 2016) pour y parvenir. D'après les nouvelles prévisions économiques de la Commission, le déficit public espagnol devrait atteindre 7% du PIB en 2014.
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