SOCIAL-ECO - le 26 Avril 2013
CHCST : 30 ans et ensuite ?
Marseille, Correspondant régional. A l’occasion de la journée « Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail », initiée par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) en 2003, s’est déroulée, jeudi soir, la cinquième rencontre sur le sujet, organisée à Venelles (Bouches-du-Rhône), par la Fondation Copernic. Le thème débattu cette année portait sur les CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), instaurés par les lois Auroux et dont on célèbre donc le trentième anniversaire.
Jean Auroux avait justement répondu à l’invitation. Il a rappelé que le fait d’ajouter les conditions de travail au CHS déjà existant avait changé la nature de ces derniers pour en faire une pièce essentielle de ce qu’il nomme « démocratie économique ». Trente ans après, quel bilan effectuer ? Contradictoire, selon Pierre-Marie Barnier, syndicaliste à Air France et sociologue, co-auteur, avec Hélène Adam, de La Santé n'a pas de prix. Voyage au coeur des Comités Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (Syllepse, 2013) : « Le CHSCT est aujourd’hui l’organisme qui a le plus de pouvoir mais celui qui a le moins de moyens ». « Beaucoup de devoirs pour peu de pouvoir effectif », selon un syndicaliste CFDT. « La réalité du terrain, c’est que les directions ignorent de plus en plus les textes de loi et que nous sommes ramenés à un rôle de pompier », a témoigné un responsable CGT d’une entreprise de pétrochimie. La question désormais, a-t-il ajouté, est : « Quelle nouvelle citoyenneté dans l’entreprise ? » « Sur tous les droits sociaux, on a reculé comme jamais à cause du recul du rapport de forces politique », a estimé Luc Foulquier (PCF d’Aix-en-Provence). Isabelle Pasquet, sénatrice communiste, a insisté sur la prochaine création, dès 2014, des CHSCT dans la fonction publique territoriale. « Cette mise en place va permettre de mettre fin à la cabale contre les fonctionnaires accusés d’user et d’abuser des arrêts-maladie. »
La tonalité générale de cette rencontre appelait à une nouvelle étape dans cette « démocratie économique » si important aux yeux de Jean Auroux. Personne, pour autant, ne voyait se profiler la moindre ambition du gouvernement en la matière.
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