POLITIQUE - le 26 Avril 2013
Emploi
Jacqueline Fraysse sur l'ANI "Le patronat a obtenu ce qu’il voulait"
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Après le vote de l’ANI, mercredi, Jacqueline Fraysse, députée GDR des Hauts-de-Seine, se désole du peu de modifications obtenues, tout en gardant espoir pour le vote au Sénat.
Quelles ont été vos batailles lors du vote de mercredi soir à l’Assemblée ?
Jacqueline Fraysse. Nous voulions augmenter les pénalités quant au travail partiel et à la précarité, mais ça n’a pas été accepté. On en déduit donc qu’elles seront toujours aussi peu suffisantes pour dissuader les employeurs. Nous avons également bataillé sur la définition du licenciement économique qui figure dans le Code du travail. Le texte qui est adopté n’y fait pas référence. Cela démontre bien qu’ils essaient de contourner les procédures actuelles, celles que le patronat juge trop lourdes. La prescription des salariés pour le recours aux prud’hommes passe de cinq ans à deux ou trois ans. On réduit donc le délai dont ils disposent pour faire appel. L’ANI est truffé de cadeaux au Medef, comme ceux-ci. Et quand on demande à Michel Sapin pourquoi cette réduction, il ne répond pas.
Il dit juste que cela fait partie
de l’accord que les syndicats ont signé. Oui, surtout le Medef.
Le vote de mercredi à l’Assemblée n’a pas permis de réelles modifications. Quel regard portez-vous là-dessus ?
Jacqueline Fraysse. Beaucoup d’amendements ont été déposés et, contrairement au Sénat, un débat a eu lieu. Malheureusement, aucun amendement n’a été retenu. Point positif, les écologistes se sont abstenus, avec quelques socialistes. Mais le constat reste le même : le patronat a obtenu ce qu’il voulait. Les salariés n’ont récolté que des miettes, par exemple la complémentaire santé pour les salariés de grandes entreprises, qui ne s’adresse pas aux chômeurs, aux jeunes et aux retraités. Le texte reste une réelle régression sociale.
Que permet le report du vote au Sénat au 14 mai ?
Jacqueline Fraysse. La mobilisation peut se poursuivre. Tout le monde aura un temps supplémentaire pour prendre la mesure de ce texte. À cette régression des conditions des salariés s’ajoute la position du gouvernement contre l’amnistie sociale. Le 1er mai aura lieu entre-temps. Tout ceci peut être de nature à sensibiliser. Le mariage pour tous a noyé le débat sur l’ANI. Ces événements permettront de recentrer l’attention sur ce texte, qui n’est qu’une illusion du gouvernement.
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