AFP - Le taux de chômage continue de voler de record en record dans la zone euro, où il a atteint 11,8% en novembre et touche particulièrement les pays soumis aux plus fortes cures d'austérité, comme l'Espagne
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Le taux de chômage continue de voler de record en record dans la zone euro, où il a atteint 11,8% en novembre et touche particulièrement les pays soumis aux plus fortes cures d'austérité, comme l'Espagne et la Grèce, et rien ne semble indiquer un inversement de tendance.
Ce niveau record se traduit par le fait que 18,82 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro en novembre, soit une hausse de 113.000 par rapport à octobre. C'est aussi 2,015 millions de chômeurs de plus qu'en novembre 2011. Au niveau des 27, le nombre de chômeurs dépasse 26 millions.
Certes, la hausse mensuelle du nombre de chômeurs est la moins forte depuis août et la saignée est moindre que celle observée en octobre, où 220.000 personnes avaient rejoint les rangs des demandeurs d'emploi dans la zone euro.
Mais cela ne suffira pas à inverser la tendance, et "il semble hautement probable que le taux de chômage dépasse clairement les 12% au cours de 2013" dans la zone euro, estime Howard Archer, économiste d'IHS Global insight.
Le taux de chômage a atteint des niveaux exceptionnels en Espagne, où il touchait 26,6% de la population active en novembre, et en Grèce, où il a atteint 26% en septembre, dernier mois où des données sont disponibles.
Le Premier ministre irlandais Enda Kenny, en visite en Allemagne, a jugé "complètement inacceptable que 26 millions de personnes soient au chômage en Europe".
En particulier, le chômage des jeunes n'est "pas supportable", a-t-il dit. Le taux de chômage des jeunes était de 24,4% en novembre dans la zone euro, avec des pics à 57,6% en Grèce et 56,5% en Espagne.
De manière générale, les pays soumis à des cures d'austérité drastiques, le plus souvent pour accompagner un plan d'aide européen, ont vu leur taux de chômage grimper en un an: il est ainsi passé de 18,9% à 26% en Grèce et de 14,1% à 16,3% au Portugal.
Ces taux très élevés contrastent avec ceux observés en Autriche (4,5%), au Luxembourg (5,1%), en Allemagne (5,4%) et aux Pays-Bas (5,6%).
Le commissaire européen aux Affaires sociales Laszlo Andor l'a d'ailleurs reconnu mardi au cours d'une conférence de presse: "le fossé s'élargit entre les pays confrontés à une hausse rapide du chômage et ceux où le marché du travail fonctionne mieux".
M. Andor, qui présentait mardi un rapport annuel de la Commission européenne sur l'emploi et la situation sociale en Europe, en a brossé un sombre tableau, qualifiant 2012 de "très mauvaise année". De plus, "la plupart des systèmes de sécurité sociale ont perdu une grande partie de leur capacité à protéger les revenus des ménages contre les effets de la crise", a-t-il noté.
M. Andor a jugé "improbable que l'Europe connaisse beaucoup d'améliorations sur le plan socio-économique en 2013".
Pour que cela advienne, il faudra "faire plus de progrès en matière de crédibilité dans la résolution de la crise de l'euro, trouver les ressources pour réaliser des investissements indispensables, y compris dans la formation, pour aider les gens à trouver un emploi et contre l'exclusion sociale, et faire en sorte que la finance agisse au service de l'économie réelle", a-t-il dit.
Le rapport de la Commission européenne montre notamment que les revenus disponibles des ménages ont baissé entre 2007 et 2011 de 17% en Grèce, 8% en Espagne, 7% à Chypre ou encore 5% en Estonie et en Irlande.
Interrogé sur le rôle qu'a pu jouer dans cette situation la politique de rigueur budgétaire, défendue par son collègue aux Affaires économiques Olli Rehn, M. Andor a répondu que "la consolidation budgétaire était un objectif très important". Mais "nous avons toujours dit que cela devait être accompagné de politiques qui soutiennent la croissance", a-t-il ajouté.
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