Le gouvernement s’engage sur la voie de la guerre
sociale
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Exagérons-nous en écrivant que le gouvernement français, en guerre au Mali, est également entré en guerre sociale contre sa propre classe ouvrière ? Examinons les faits.
Le journal Les Echos, qui, généralement, exprime avec une certaine retenue les intérêts de la classe capitaliste, consacre un éditorial ce 23 janvier au chantage exercé par la direction de Renault. On y lit : « La réalité économique est implacable. (…) Pour produire, la France doit gagner en compétitivité. Et les ouvriers risquent de faire office de variable d’ajustement. Pour se sauver de la faillite, les ouvriers américains ont accepté une baisse des prestations sociales financées par GM ou Chrysler. Pour sauver leurs usines, les ouvriers espagnols de Renault ont accepté une nouvelle grille salariale moins généreuse. Pour les ouvriers de l’automobile française, un nouveau contrat social est en train de s’écrire et le stylo est tenu par Renault. (…) Aujourd’hui, Renault est malade et seule une thérapie de choc semble pouvoir sauver le losange. On peut le regretter mais le point paraît atteint où il n’est plus possible de le refuser. » N’est-ce pas un langage de guerre contre la classe ouvrière et ses garanties collectives ?
Ce qui donne au capital financier une telle arrogance, c’est la certitude qui est la sienne de disposer d’un gouvernement soumis à ses exigences, face à la déferlante des licenciements notamment. A PSA, non seulement rien n’a été fait pour bloquer le plan, mais Moscovici a même osé déclarer « qu’il faudra sans doute aller plus loin » que les 8 000 suppressions d’emplois ! A Arcelor, c’est le gouvernement qui signe avec Mittal la liquidation de l’aciérie. A Renault, l’Etat actionnaire ne lève pas le petit doigt. Et maintenant, le gouvernement s’apprête à transposer dans la loi l’accord Medef/CFDT (préparé par la circulaire du ministre Sapin), un accord dont la seule fonction est de casser le Code du travail pour faciliter licenciements et baisse des salaires et ramener au niveau de l’entreprise l’ensemble des relations sociales ! Et ce n’est pas tout ! Outre ce projet de loi (à l’ordre du jour du Conseil des ministres du 6 mars), l’Assemblée nationale est appelée à voter, dans les prochains mois, le projet de loi Peillon contre l’école publique, l’acte III de la décentralisation qui veut balkaniser la République, sans parler des projets qui touchent aux retraites et à la Sécurité sociale.
C’est bien une guerre déclarée par le gouvernement contre les droits ouvriers et le mouvement ouvrier, et contre la démocratie, une guerre dont les commanditaires sont l’Union européenne, le Fonds monétaire international et le capital financier. Les travailleurs, les partisans de la démocratie, les élus, les organisations ouvrières sont en état de légitime défense. Légitime est le refus des confédérations CGT et CGT-Force ouvrière de ne pas signer l’accord Medef/CFDT. Légitime l’aspiration qui monte à la mobilisation dans l’unité pour rejeter les plans d’austérité et les contre-réformes.
Comment aider au mouvement concret qui bloquera la politique du gouvernement, ouvrant la voie à la rupture avec la dictature de la troïka et empêchant ainsi que notre pays ne sombre dans une situation à la grecque ? C’est la question centrale, au cœur de la préparation du congrès « ouvert », IVe Congrès du Parti ouvrier indépendant.
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