Au Portugal, la crise gagne les sommets de l’État
Dans son message du 1er janvier, le président du Portugal, Anibal Cavao Silva, a annoncé qu’il soumettait le budget 2013 à la Cour constitutionnelle. Il juge que les mesures d’austérité adoptées pour faire face à la crise financière et exigées par la Troïka en contrepartie des 78 milliards d’euros du plan de sauvetage accordé en mai 2011, lui paraissaient manquer d’ « équité ». Pour ne pas paralyser le gouvernement, le président a cependant promulgué le budget, qui prévoit 5,3 milliards d’économies, financées à 80 % par des hausses d’impôts alors que les charges patronales sont abaissées.
La Cour devra se prononcer, notamment, sur la suppression des primes versées aux fonctionnaires et un renforcement de l’impôt payé par les retraités. Déjà, en 2012, la même institution avait refusé la suppression des treizième et quatorzième mois de salaires des fonctionnaires, même si cette mesure avait cependant été maintenue en raison de l’urgence de la crise.
En déférant le budget à la Cour constitutionnelle, le président qui appartient pourtant au même parti que le premier ministre (parti social démocrate, PSD), cède à la demande de l’opposition socialiste et aux manifestations et grèves qui se multiplient contre la politique économique du gouvernement, le budget étant qualifié de « monstruosité fiscale » par les syndicats.
Le gouvernement en est affaibli. La Troïka a dû accepter de réduire ses exigences du déficit budgétaire, fixées à 5 % du PIB au lieu de 4,5 % en 2013 et de 4,5 % au lieu de 3% en 2014.
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