Grèce / Allemagne: Tsipras prêt à renoncer à 7 milliards pour en finir avec la troïka, Merkel refuse tout effacement de la dette
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Grèce / Allemagne: Tsipras prêt à renoncer à 7 milliards pour en finir avec la troïka, Merkel refuse tout effacement de la dette | AFP
INTERNATIONAL - Bluff, inconscience ou vraie détermination? Le gouvernement grec s'est montré prêt vendredi 30 janvier, pour en finir avec la troïka, à renoncer à sept milliards d'euros attendus de l'UE fin février, alors que les caisses de l'Etat sont déjà fragilisées, ramenant les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a réitéré en effet officiellement devant le patron de la zone euro Jeroen Dijsselbloem des propos tenus par le premier ministre Alexis Tsipras et par lui-même depuis quelques jours.
240 milliards d'euros versés
La Grèce veut bien avoir "la plus grande coopération avec les institutions", comme l'UE, la BCE ou le FMI, mais elle n'a plus "l'intention de collaborer" avec ce qu'il a appelé "une délégation tripartite, anti-européenne, construite sur une base branlante", la troïka.
Depuis 2010, ces experts, issus des trois grandes institutions, se rendent régulièrement à Athènes pour réclamer au gouvernement les réformes qu'il doit entreprendre, en échange des 240 milliards d'euros qui lui ont été en grande partie versés pour sauver le pays de la faillite.
"Pas de nouvel effacement de la dette"
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu samedi 31 janvier, dans un entretien à la presse, un "nouvel effacement" de la dette de la Grèce comme le souhaite le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras.
"Il y a déjà eu un renoncement volontaire des créanciers privés, les banques ont déjà renoncé à des milliards de créances sur la Grèce", a justifié la dirigeante allemande dans un entretien au Hamburger Abendblatt. "Je ne vois pas de nouvel effacement de la dette", a ajouté Mme Merkel.
Début 2012, la Grèce avait procédé à une opération d'échange de dette: les créanciers privés avaient vu leurs titres remplacés par d'autres moins rentables. Quelque 100 milliards d'euros de dette ont ainsi été effacés.
Mais le pays, sous assistance financière internationale depuis 2010, croule toujours sous le poids d'une dette qui atteint quelque 175% de son Produit intérieur brut (PIB).
Pas de visite de Tsipras à Berlin
"L'Europe va continuer de montrer sa solidarité à la Grèce comme aux autres pays particulièrement touchés par la crise si ces pays entreprennent des réformes et des mesures d'économies", a poursuivi la dirigeante, adepte de l'orthodoxie budgétaire rejetée par les nouvelles autorités à Athènes.
Interrogée sur les premières annonces du gouvernement de M. Tsipras comme l'augmentation du salaire minimum et l'embauche de fonctionnaires, Angela Merkel a souligné: "Nous, c'est-à-dire l'Allemagne et les autres partenaires européens, nous attendons de voir avec quel concept le nouveau gouvernement grec vient vers nous".
Alexis Tsipras, qui a prévu de se rendre en Italie et en France mardi et mercredi, souhaite une renégociation de la gigantesque dette de son pays. Mais il s'oppose à une fin de non-recevoir de dirigeants européens qui ne cessent de rappeler la Grèce à ses engagements, en particulier l'Allemagne.
Tsipras et Varoufakis attendus à Paris
Aucune visite du nouveau Premier ministre grec n'est pour le moment prévu à Berlin. En revanche, Alexis Tsipras doit se rendre mardi à Rome pour rencontrer son homologue Matteo Renzi avant d'aller mercredi à Paris pour s'entretenir avec le président français François Hollande.
Par ailleurs, le ministre des Finances Yanis Varoufakis, en première ligne de l'offensive du nouveau gouvernement contre l'austérité et pour un allègement de la dette, se rendra à Paris dès samedi 31 janvier, au lieu de lundi, a fait savoir le ministère samedi.
Il était jusqu'ici prévu que Yanis Varoufakis commence par se rendre à Londres dimanche puis à Paris lundi, pour y rencontrer son homologue Michel Sapin et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Le changement de programme de dernière minute a été décidé à l'initiative du ministre grec, précisait-on à Paris. Michel Sapin recevra son homologue dimanche à 17h00, avant une "déclaration commune" à la presse à 18H30.
Yanis Varoufakis et Alexis Tsipras, Premier ministre grec et chef de file du parti de gauche radicale Syriza, grand vainqueur des élections de dimanche dernier, ont annoncé une tournée destinée à compter leurs alliés en Europe, au moment où la Grèce entend revoir de fond en comble ses rapports avec ses créanciers internationaux.
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