Loi Macron: face aux critiques des journalistes, le gouvernement renonce à instaurer un "secret des affaires"
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Loi Macron: face aux critiques des journalistes, le gouvernement renonce à instaurer un "secret des affaires" | AFP
POLITIQUE - Face à la protestation des journalistes, le gouvernement lâche du lest. Comme le rapporte Le Monde vendredi 30 janvier, "les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le 'secret des affaires'".
"La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, Emmanuel Macron", précise le quotidien, qui ajoute que l'information devrait être "officialisée dans la journée". Une manière de calmer le jeu devant la "polémique grandissante", explique Le Monde.
Comme le rapporte le journal sur son site, François Hollande a jugé qu’il n’était "ni opportun, ni judicieux" de maintenir le projet en l'état.
"Arme de dissuasion massive contre le journalisme"
Mercredi 28 janvier, des journalistes comme Elise Lucet et Edwy Plenel, des émissions de télé comme Cash Investigation, Spécial Investigation, Enquête Exclusive et des sociétés de journalistes (AFP, Le Monde, TF1...) avaient signé un texte commun prenant à partie la loi Macron actuellement en débat à l'Assemblée.
L'objet de leur colère? Un amendement sur le secret des affaires qui pose problème à ces représentants de médias. Pourquoi? Il réduirait considérablement leur capacité d'enquête. "Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur instaure comme nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, un 'secret des affaires' dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en France", écrivent-ils.
Voté par la gauche et la droite en commission spéciale, il pose le principe général de l'interdiction de violer le secret des affaires et prévoit de punir quiconque prend connaissance, révèle sans autorisation ou détourne toute information protégée à ce titre d'une peine de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende.
"Ces scandales dont vous n'auriez jamais entendu parler"
Les journalistes réclament "le retrait pur et simple de ce texte" avec lequel "vous n’auriez jamais entendu parler du scandale du Médiator ou de celui de l’amiante, de l’affaire Luxleaks, UBS, HSBC sur l’évasion fiscale, des stratégies cachées des géants du tabac, mais aussi des dossiers Elf, Karachi, Tapie-Crédit lyonnais".
Emmanuel Macron qui doit déjà se battre avec les députés de droite et de gauche pour faire passer sa loi aurait bien aimé se passer d'une telle polémique, et avait déjà tenté de donner des gages à la profession sur la question.
Le ministre avait notamment assuré que les dispositions sur le secret des affaires contenues dans sa loi seraient amendées pour garantir "la liberté de la presse, la liberté d'information, la liberté d'investigation".
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