La CGT s'oriente vers la sortie de crise avec la validation de la nouvelle équipe de Philippe Martinez
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SYNDICATS - Le malade n'est pas guéri mais sa rémission est en bonne voie. La CGT est en effet en passe de retrouver une direction complète, trois mois après le déclenchement d'une crise sans précédent.
Celle-ci avait débouché sur la démission du secrétaire général Thierry Lepaon. Son successeur pressenti, Philippe Martinez, a présenté jeudi 29 janvier l'équipe qu'il aimerait à ses côtés pour son futur mandat. La Commission exécutive (direction élargie de la centrale) a approuvé la dizaine de noms communiqués.
"Cette liste est de nature à rassembler"
Mais tout n'est pas encore réglé. Car la décision finale revient au Parlement du syndicat qui se réunira mardi et mercredi prochain. Il doit l'approuver aux deux-tiers. Or, le 13 janvier, ce comité confédéral national avait rejeté l'équipe présentée par Philippe Martinez, l'estimant trop proche de l'ancien patron.
Pour convaincre les cadres, le patron de la fédération de la métallurgie a donc retiré toutes les personnalités liées à Thierry Lepaon. Toutes sauf une: Colette Duynslaeger (numéro un de La Poste) qui pourrait devenir administratrice-trésorière, un poste hautement symbolique. Son précédent titulaire avait été le premier à démissionner après les révélations sur le coût de la rénovation de l'appartement et bureau de Thierry Lepaon.
Néanmoins, la présence de cette postière ne devrait pas empêcher les cadres de la CGT d'approuver cette équipe dans quelques jours. "Dans l'ensemble, la liste est équilibrée et de nature à rassembler. Le CCN devrait l'approuver massivement", croit savoir un cadre du syndicat. Selon cette source, Philippe Martinez a d'ailleurs consulté les membres influents du CCN avant de proposer les noms. Il ne veut pas revivre la mésaventure de la mi-janvier et espère surtout "vite tourner la page".
Le plus dur commence pour Philippe Martinez
Tout porte donc à croire que le plus dur est passé pour la CGT qui se dotera donc quelques jours d'un nouveau leader officiel. A 53 ans, Philippe Martinez est un ancien de Renault Boulogne-Billancourt, qui dirige depuis 2008 la Fédération des métaux (la troisième de la centrale). Avant même d'être officiellement investi, c'est lui qui a représenté la CGT aux voeux du président de la République et était en première ligne lundi dans une manifestation contre la loi Macron et jeudi lors d'une mobilisation des cheminots.
Mais au-delà de ces séquences représentations, le plus dur commence pour lui. Il va en effet devoir mettre refermer des plaies qui semblent très vives. "Il y a une fracture interne grave et, comme la CGT est très décentralisée, le risque est le renforcement de la tendance du chacun pour soi de la part des fédérations et des unions. Il y a le risque d'une balkanisation interne", analyse un fin connaisseur de la centrale.
Celle-ci vient de vivre la pire crise de son histoire à un moment où le dialogue social est en panne. Les homologues de Philippe Martinez semblent donc apprécier que le calme revienne chez le syndicat numéro 1. Laurent Berger, patron de la CFDT, a d'ailleurs salué le fait que la CGT "trouve un peu de sérénité en interne".
Illustration réalisée par Mathilde BOUVAULT.“Super mésange” est née une belle journée de juin 1993. Après avoir vu le milieu mesquin de la mode, elle se lance dans le pays merveilleux de la bande dessinée et l'illustration, depuis 4 ans déjà !Voir d'autres œuvres de cet auteur sur son blog.
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