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lundi 1 avril 2013

Réforme des retraites: ce que le gouvernement privilégie


                                Challenges


Réforme des retraites: ce que le gouvernement privilégie

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Jean-Marc Ayrault a plaidé ce dimanche dans le JDD pour un allongement de la durée de cotisation.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault le 3 janvier (Guibbaud/Sipa)
                                                      François Hollande et Jean-Marc Ayrault le 3 janvier (Guibbaud/Sipa)
Contraint de réformer à nouveau le système de retraite de l'assurance-vieillesse, le gouvernement se montre de plus en plus précis quant aux pistes qu'il entend privilégier. François Hollande lors de son intervention sur France 2 et, ce dimanche, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ont clairement affirmé qu'ils souhaitaent jouer sur l'allongement de la durée de cotisation.
"Nous ne toucherons pas à l'âge légal" a ainsi déclaré Jean-Marc Ayrault. "Cette réforme traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités". Et d'ajouter : "Au final, nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir". Qu'est-ce que cela va changer pour les salariés français? Et pourquoi maintenant?
1. La situation nécessite-t-elle une action rapide ?
Comparée à certains de ses voisins, la France a longtemps tardé à prendre des mesures pour endiguer les déficits de ses régimes obligatoires. Il est vrai que sa démographie dynamique lui permettait de regarder l'avenir avec plus d'optimisme que ses voisins. Sauf que la croissance est en panne et que la dégradation de la situation de l'emploi nécessite des solutions urgentes. En effet, le système de répartition à la française fonctionne ainsi: les cotisations des actifs paient les pensions des retraités. Or, avec de moins en moins d'actifs, en raison du chômage qui explose, et de plus en plus de retraités, le système menace de s'effondrer.
2 La réforme Sarkozy a mis un terme à la retraite à 60 ans en repoussant progressivement l'âge légal de départ à 62 ans. Comment aller plus loin?
Comme l'avait promis le candidat Hollande, Les Français peuvent aujourd'hui partir à 60 ans avec une retraite pleine dès lors qu'ils ont commencé à travailler avant 20 ans et qu'ils ont suffisamment cotisé. Mais cela ne concerne que quelques dizaines de milliers de personnes. Tous les autres resteront concernés par la réforme Sarkozy. Le départ à 62 ans s'appliquera pleinement en 2017 à ceux nés en 1957. A condition bien sûr qu'ils aient "tous leurs trimestres" comme on dit familièrement. C'est là qu'intervient le paramètre de la durée de cotisation, sur laquelle veut jouer le gouvernement.
3. Cela se fera-t-il brutalement ?
Depuis la réforme Fillon de 2003, il a été décidé que la durée de cotisation serait liée aux gains d'espérance de vie des Français. Pour chaque génération est fixée régulièrement la durée de cotisation. Pour ceux nés en 1955 et 1956, elle est de 41,5 ans, soit 166 trimestres. En gros chaque génération cotise cinq mois de plus que la précédente. La progressivité restera sans doute la règle. L'objectif est, dans tous les cas, de garder les Français plus longtemps en activité pour préserver notre système de retraite. Mais ceux qui commencent leur carrière tard devront travailler après leur 62e anniversaire pour toucher une retraite à taux plein.
4. Le gouvernement décide seul?
Non, la Commission pour l'avenir des retraites doit proposer en juin un scénario. Puis une concertation avec les partenaires sociaux aura lieu après l'été. Ces derniers ont d'ailleurs non seulement acté un allongement de la durée de cotisation pour les régimes complémentaires (Agirc et Arrco) mais aussi mis à contribution les retraités en instaurant un gel partiel vie la non-indexation des pensions sur l'inflation.

(Avec AFp)

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