Le PS dénonce "l'intransigeance égoïste de la chancelière Merkel"
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Par Service Politique du "Monde"
L'Europe de la rigueur est une nouvelle fois attaquée. Après des premiers coups venus de l'aile gauche du Parti socialiste, puis, encore plus fortement, du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, dans un entretien au Monde, c'est désormais le parti qui pointe du doigt cette Europe des conservateurs.
Dans un texte que Le Monde s'est procuré et qui sera présenté vendredi 26 avril à la commission des résolutions chargée de préparer la convention du PS sur l'Europe du 16 juin, la direction du PS sonne la charge contre l'Allemagne d'Angela Merkel. Ce projet, coordonné par Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris et vice-président du Parti socialiste européen (PSE) – et tacitement validé par le gouvernement – peut encore être amendé avant sa présentation à 16 heures. Mais il constitue une base de travail claire qui invite la gauche européenne à "s'indigner" contre "les recettes qui ont conduit au pire : le libre-échange commercial comme seul horizon des relations extérieures, l'austérité comme étalon à l'intérieur de nos frontières".
"Le projet communautaire est aujourd'hui meurtri par une alliance de circonstance entre les accents thatchériens de l'actuel premier ministre britannique – qui ne conçoit l'Europe qu'à la carte et au rabais – et l'intransigeance égoïste de la chancelière Merkel – qui ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral", écrivent également les dirigeants socialistes pour qui "la France possède aujourd'hui le seul gouvernement sincèrement européen parmi les grands pays de l'Union".
"AFFRONTEMENT DÉMOCRATIQUE" AVEC L'ALLEMAGNE
Aide alimentaire européenne qui "a failli disparaître", refus de mettre en place un moratoire sur l'extraction des gaz de schiste, "sabotage" du marché des quotas de CO2, "barrage" sur l'étiquetage des produits alimentaires, "blocage" sur les droits des personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT)... la liste des griefs adressés à la droite européenne, qui voit"les marchés avant les peuples", est longue.
"Etre socialiste européen aujourd'hui, c'est d'abord s'indigner : face à la dégradation des conditions de vie des peuples et face à l'oubli des valeurs qui ont fondé le projet européen, affirme le parti. Les socialistes français veulent l'Europe. Ce qu'ils combattent, c'est l'Europe de droite et son triptyque : dérégulation, désindustrialisation, désintégration."
Quand François Hollande parle de "tension amicale" avec l'Allemagne, Claude Bartolone de "confrontation", les socialistes français vont eux jusqu'à l'"affrontement démocratique". "L'amitié entre la France et l'Allemagne, ce n'est pas l'amitié entre la France et la politique européenne de la chancelière Merkel", tranchent-ils, soulignant l'"urgence à retrouver une conviction européenne qui ne se paye pas de mots, qui insuffle des politiques pour les peuples, et d'abord pour les personnes les plus exposées à la crise, et non qui s'essouffle sitôt les discours et les sommets achevés".
Le PS appelle ainsi à un "triple combat" : "soutenir François Hollande dans son bras de fer avec la chancelière de l'austérité et les conservateurs européens" ; "nourrir le débat des socialistes européens dans le cadre du PSE qui s'apprête à rédiger son manifeste pour les élections européennes du 25 mai 2014" et "faire gagner la gauche contre la droite et l'extrême droite lors de ce scrutin".
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