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mardi 2 avril 2013

Ayrault-Montebourg : histoire d'une inimitié


Ayrault-Montebourg : histoire d'une inimitié

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 

                      Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, serre énergiquement la main du premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

On savait la rupture consommée, on ne connaissait pas la violence des mots employés. Jean-Marc Ayrault a confirmé dans l'édition du Journal du dimanche du 31 mars qu'Arnaud Montebourg lui avait bien tenu ces propos, au moment de la tentative de sauvetage de Florange : "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont tout le monde se fout. Tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes." Un outrage d'un ministre à son chef du gouvernement qui reste à l'heure actuelle sans conséquence.

Depuis ce jour, les deux hommes ne s'adressent quasiment plus la parole. Une étape de plus dans la guerre froide qui les oppose depuis des années. Il semble loin le temps où Arnaud Montebourg déclarait : "Je ne veux pas être candidat contre Ayrault, comme vous le savez, nous sommes assez proches." En 2007, pourtant, il se présentera à la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, contre le sortant, Jean-Marc Ayrault. Les deux hommes font alors partie de l'écurie de la candidate défaite à la présidentielle, Ségolène Royal. M. Montebourg franchit le pas et se lance dans la course. M. Ayrault ne lui en tient pas rigueur, puisqu'il remporte la bataille et le nomme premier vice-président du groupe.
Le divorce n'intervient qu'un an plus tard. M. Ayrault a promis de remettre en jeu chaque année sa présidence, sûr de sa force. Il ne songe pas que l'un des siens se dressera contre lui. Mais Arnaud Montebourg se lance au dernier moment dans une campagne éclair en essayant de "rassembler tous ceux qui ne veulent pas d'Ayrault", le "candidat de l'immobilisme". Le coup rate et M. Ayrault reste en place. "Entre lui et moi, la rupture de confiance est là", confie le futur premier ministre, qui retire son poste de premier vice-président du groupe socialiste à son rival....
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