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Allocations familiales: les familles sont-elles responsables de la crise ?
Mardi 2 Avril 2013 à 16:00
HENRI STERDYNIAK
Le gouvernement s’est donné comme objectif d’atteindre l’équilibre des finances publiques en 2017 ; il envisage pour cela de baisser d’environ 60 milliards le montant des dépenses publiques. Ainsi, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a-t-il demandé à Bernard Fragonard, le Président du Haut Conseil à la Famille, de lui proposer un plan de restructuration de la politique familiale, permettant le retour à l’équilibre de la branche famille en 2016. Il faudrait donc réduire les aides aux familles, de 2,5 milliards (soit de 6,25 % des prestations familiales), le montant du déficit de la CNAF en 2012.
En 2012, les comptes de la CNAF souffrent de la récession, qui diminue les montants des cotisations sociales et de la CSG, qu’elle reçoit. Comme la masse salariale est inférieure de 5 % à son niveau normal, la perte de recettes pour la CNAF peut être évaluée à 2,5 milliards. La totalité du déficit de la CNAF est donc conjoncturelle. Prétendre le réduire en diminuant les prestations revient à mettre en cause le rôle stabilisateur des finances publiques. Comme l’ensemble de la protection sociale, la CNAF doit être gérée en considérant son solde structurel, or celui-ci est équilibré en 2012. Sur le plan économique, en situation de profonde dépression, quand la consommation et l’activité stagnent, rien ne peut justifier une ponction sur le pouvoir d’achat des familles.
Par ailleurs, les gouvernements successifs ont progressivement mis à la charge de la CNAF, et l’assurance vieillesse des personnes au foyer (pour 4,4 milliards en 2012) et les majorations familiales de retraite (pour 4,5 milliards en 2012). Ainsi, sur les 54 milliards de ressources de la CNAF, près de 9 milliards sont détournés vers l’assurance-retraite et ne profitent pas directement aux enfants.
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