L’impossible accord sur le marché du travail - Edito du n°65
mercredi 9 janvier 2013
Pour le MEDEF, la meilleure façon de réduire le chômage, c’est de faciliter les licenciements. L’idée, derrière cette formule contradictoire, est que le travailleur pleinement « flexible », que l’on peut embaucher et renvoyer à volonté, qui ne peut rien revendiquer de peur de perdre sa place, est beaucoup plus « intéressant » pour le capitaliste. L’attitude implacable du MEDEF dans la soi-disant « négociation » en cours avec les syndicats, sur le « marché du travail », montre le vrai visage – totalement réactionnaire – des capitalistes qu’il représente.
Si le patronat parvenait à réduire l’ensemble des salariés à cet état de précarité absolue, il est en effet possible – mais non certain – que le nombre de « chômeurs » à strictement parler, c’est-à-dire ne travaillant pas du tout, serait moins élevé ou en tout cas augmenterait moins vite. Mais ce serait au prix de voir exploser le nombre des salariés ne trouvant pas assez de travail. Quoi qu’il en soit, l’objectif du MEDEF est clair : en finir avec le CDI et lever toutes les dispositions légales du CDD qu’il juge « contraignantes ».
Scandaleusement, le gouvernement a accepté l’argument du MEDEF selon lequel le « coût du travail » est trop élevé en France. En sommant le MEDEF et les syndicats de trouver un accord « gagnant-gagnant » pour réduire ce « coût », il demande l’impossible. Les intérêts des salariés et des employeurs sont diamétralement opposés. La CGT exige plus de sécurité d’emploi pour les salariés. Le MEDEF veut le contraire. Hollande misait sur l’extrême « modération » de la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC pour faire aboutir un accord. La direction de la CFDT, par exemple, serait tout à fait disposée à capituler – une fois de plus – face aux exigences du patronat. Tout ce qu’elle demande, c’est un petit geste, en retour, lui permettant de sauver la face. En vain. Le MEDEF est implacable. Parisot déclare que sans une réforme du marché du travail, le chômage augmentera davantage. Bernard Thibault a raison de rejeter ce chantage patronal. « Nous n’accepterons pas […] plus de flexibilité, plus de sacrifices pour les salariés au nom d’hypothétiques créations d’emplois futurs »....
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