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mardi 2 avril 2013

Les coulisses de l'éviction éclair du dircom de Jean-Marc Ayraut

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Les coulisses de l'éviction éclair du dircom de Jean-Marc Ayraut

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Bernard Candiard n'aura pas tenu 6 mois à Matignon. Deux bourdes "historiques" auront eu raison de l'ex DG du Crédit Municipal nommé pour redorer l'image d'Ayrault.

François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Najat Vallaud-Belkacem et Pierre Moscovici. (c) Sipa
                                      François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Najat Vallaud-Belkacem et Pierre Moscovici. (c) Sipa
C’est la dernière interview de Jean-Marc Ayrault dans le JDD qui a mis le feu aux poudres. Faisant référence à un livre qui vient de sortir (Florange, la tragédie de la gauche, chez Plon), les journalistes demandent au Premier ministre : "Arnaud Montebourg vous a-t-il vraiment dit au moment de Florange : "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont tout le monde se fout. Tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes"?
Réponse du chef de gouvernement "Oui." Pas un mot de plus. Les journalistes relancent: "On peut donc vous parler comme ça et rester votre ministre?". Réponse langue de bois : "Ce qui compte pour moi, c’est l’action de mon gouvernement pour le redressement du pays, sous l’autorité du chef de l’État. Nous sommes une équipe, nous devons jouer collectif".
Le coup de sang de l'Elysée
Il aurait aussi pu dire qu’il avait eu une explication virile avec son ministre et que lui aussi avait dit ses quatre vérités …Non rien. L'interview est validée par l’équipe de com mais, selon Matignon, pas par Candiard. Au dernier moment le directeur de cabinet Christophe Chantepy se demande tout de même s’il ne faut pas modifier l’interview. Mais trop tard.
Coup de sang à l’Elysée, quand les conseillers du président découvrent le script. . Du coup, vendredi 29 mars, en fin d’après-midi, Matignon annonce une "réorganisation" du cabinet de Jean-Marc Ayrault. Un ex-collaborateur d’Hollande Jérôme Batout, est nommé conseiller spécial à la place de Bernard Candiard, qui avait pris ses fonctions à Matignon en octobre dernier.
Pas vraiment le profil d'un roi de la com'
Le plus pathétique, c’est qu’à peine nommé en octobre dernier, pour sauver Jean-Marc Ayrault, en voie de "cressonisation" (*). Bertrand Candiard avait immédiatement commis sa première bourde en laissant passer, dans une interview du PM au Parisien, que sur les 35 heures, il n’y avait pas de tabou. L’Elysée avait dû lancer une contre-offensive tous azimuts
Une chose est certaine, Bernard Candiard n'avait pas le profil d'un roi de la com. Il a démarré sa carrière comme chef de bureau de l’élevage au ministère de l’Agriculture, avant d’intégrer des cabinets ministériels. Conseiller en charge des dossiers de l’agriculture à l’Elysée sous Mitterrand, directeur de la communication aux Finances sous Bérégovoy, directeur du service d’information du gouvernement lorsque Lionel Jospin était aux manettes…
Depuis février 2006, il était directeur général du Crédit municipal. Au SID, on se souvient qu’il a changé le sigle… "Mon rôle consiste à avoir une vue globale, transversale, stratégique. De prendre un peu de recul, de surveiller le calendrier, les études d’opinion, pour donner de la cohérence", confiait-il à son arrivée, sûr de lui. La Com est un métier !
 (*) En plaçant Edith Cresson à Matignon en mai 1991, François Mitterrand avait raté son pari: la première femme à diriger un gouvernement en France n'avait pas tenu 1 an à Matignon, ndr

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