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jeudi 25 avril 2013

L'éditorial de Maurice Ulrich:"En marche"

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SOCIAL-ECO -  le 25 Avril 2013
Editorial Par Maurice Ulrich

L'éditorial de Maurice Ulrich:"En marche"

«Nous avons été choqués par l’intervention musclée de militants d’extrême gauche qui n’ont cessé de refuser tout compromis et tout dialogue social dans leur entreprise. Et nous avons été stupéfaits de voir leurs propos véhéments, déraisonnables et de mauvaise foi. » Non, il ne s’agit pas là d’un communiqué de la droite ou du Medef, mais d’une déclaration de responsables socialistes à propos de l’intervention, au dernier conseil national du PS, de salariés de PSA. C’est ainsi qu’au PS on parle désormais des salariés en lutte ?
La semaine passée, la majorité à l’Assemblée avalisait l’accord national interprofessionnel, dont il faut encore une fois rappeler brièvement qu’il satisfaisait entièrement le Medef et était rejeté par FO 
et la CGT. Le rejet hier de la loi d’amnistie votée par 
la gauche du Sénat sur proposition du groupe communiste est une nouvelle étape dans ces choix du PS qui lui font préférer le Medef aux syndicats ou, pour reprendre les mots du premier ministre, préférer ceux qui sont censés prendre des risques (les « entrepreneurs ») 
à ceux qui en subissent les conséquences.
Il faut bien mesurer ce qui s’est passé hier. 
En commission des Lois, les députés Front de gauche, écologistes et un député socialiste ont trouvé contre eux un front uni du PS, de l’UMP et du FN pour combattre 
le texte. Les parlementaires socialistes considérant comme non avenu le vote de leurs collègues sénateurs. 
Ce que le PCF a qualifié de « trahison insupportable » en rappelant qu’une telle amnistie sociale avait toujours été votée après chaque élection présidentielle, sauf celle 
de Nicolas Sarkozy. 
Elle est maintenant refusée sous la présidence 
de François Hollande, comme s’en félicitait hier après-midi la secrétaire générale de l’UMP, Michèle Tabarot, en saluant « une victoire nette pour le pays ». Dès hier matin l’UMP, encore par la voix de Jean-Pierre Raffarin, voyait dans le texte une « provocation » et « une violence supplémentaire ».
Où est la violence, quand des centaines de salariés, hommes et femmes, reçoivent leur lettre 
de licenciement et ne trouvent plus devant eux que 
la perspective du chômage avec tout ce que cela veut dire pour eux, leurs enfants. Où est la violence quand
ils sont brutalement dépossédés de tout ce qu’ils ont
construit par leur travail ? Où est la violence quand 
les conditions de travail elles-mêmes engendrent le stress et la dépression, la perte du goût de vivre ? Il y a deux jours, un mécanicien de Renault Cléon, père de deux enfants, s’est suicidé sur son lieu de travail en dénonçant dans une lettre des pressions et du chantage que la CGT relie aux accords compétitivité-emploi mis en place 
chez Renault. Ces accords mêmes que va généraliser l’accord national interprofessionnel.
Oui, tout cela se tient. Comme se tient aussi 
le véritable désaveu  de François Hollande et de sa politique dans les sondages. Jusqu’où va-t-il aller contre ceux qui l’ont élu ? À la gauche du PS, de plus 
en plus de voix se lèvent face à cette politique. Au conseil national, dont nous parlions plus haut, les salariés 
de PSA avaient aussi été salués par des applaudissements d’une partie de la salle. Mardi, au siège du PCF, 
une rencontre avait lieu avec les écologistes qui ont décidé de participer aux assises lancées par le PCF le 16 juin pour « tous ceux qui ont voulu le changement ». 
D’ici là, le Front de gauche appelle le 5 mai à se remettre en marche.

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