Le record de chômage de 1997 est battu
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Par Challenges.fr
En incluant les demandeurs d'emploi qui ont eu une activité réduite, le chiffre atteint 4,74 millions en mars en métropole, un autre pic historique.
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en métropole a bondi en mars pour atteindre un pic historique, avec 3,224 millions d'inscrits (+36.900 en un mois), battant le record de 1997 (3,195 millions), a annoncé jeudi 25 avril le ministère du Travail.
En incluant les demandeurs d'emploi ayant eu une activité réduite, le nombre d'inscrits à Pôle emploi en métropole atteint 4,74 millions (+34.400 en mars), un autre record. Cette flambée entérine un 23e mois consécutif de hausse.
En incluant l'Outre-mer, et en considérant ceux ayant une activité réduite, le seuil des 5 millions de demandeurs d'emploi a été franchi fin mars, du jamais vu.
En visite à Pékin, François Hollande a affirmé jeudi que son déplacement en Chine servait aussi la bataille pour l'emploi en France. "Ce que je veux c'est que les Français puissent se rassembler sur cette seule cause nationale: la lutte contre le chômage. C'est le seul rassemblement qui convienne", a-t-il souligné devant la presse.
Les plus de 50 ans particulièrement touchés
En mars, les plus de 50 ans sont encore particulièrement touchés: en catégorie A (sans aucune activité), leur nombre a grimpé de 17% en un an, contre une hausse moyenne de 11,5% dans cette catégorie. Chez les moins de 25 ans, la hausse annuelle est de 10,9%.
Symptôme de la violence et de la longueur de la crise, les chômeurs de longue durée (un an ou plus) sont quant à eux 1,89 million, un autre plus haut historique. En incluant l'Outre-mer, leur nombre culmine à plus de deux millions.
Le nombre de demandeurs d'emploi bénéficiant du RSA (623.300) affiche lui aussi une hausse importante.
Les régions France-Comté et Champagne-Ardenne sont les plus frappées (+15,7% et +15,3% sur un an en catégorie A). Les plus épargnées sont les départements d'Outre-mer, et, dans l'Hexagone, l'Aquitaine et PACA (+9,3% et +9,8%).
La première cause d'inscription à Pôle emploi reste les fins de CDD (25,3%). Les licenciements économiques ne représentent en revanche que 2,8% des "motifs d'entrée".
Dans un communiqué, le ministère a déclaré que "c'est cette tendance, lourde, que notre pays doit renverser". Il souligne également que "le taux de chômage (10,2% de la population active fin 2012), en augmentation, reste inférieur au record de 1997 (10,8%) même si le nombre absolu d'inscrits à Pôle emploi dépasse désormais le pic de janvier 1997, la population active du pays ayant augmenté de 3 millions de personnes entre ces deux dates".
Une tendance lourde à renverser
"Cette situation est le résultat d'une hausse ininterrompue depuis maintenant 5 ans (...) C'est cette tendance, lourde, que notre pays doit renverser", souligne dans un communiqué le ministère du Travail.
Il dénombre 52 mois de hausse du nombre d'inscrits en catégorie A (sans activité) sur les 60 derniers mois, cette nouvelle hausse marquant le 23e mois consécutif de flambée.
Les services de Michel Sapin notent toutefois que le taux de chômage (10,2% de la population active fin 2012) "reste inférieur au record de 1997 (10,8%)", la population active du pays "ayant augmenté de 3 millions de personnes entre ces deux dates".
"Tous les leviers de la politique de l'emploi prévus par la 'feuille de route sociale' issue de la grande conférence sociale de juillet 2012 sont désormais opérationnels: emplois d'avenir, contrat de génération, sécurisation de l'emploi", poursuit le communiqué.
"Leur montée en puissance au cours des prochains mois est désormais l'enjeu majeur pour tous les acteurs de terrain" et la prochaine conférence sociale, les 20 et 21 juin, "permettra de tirer le bilan des actions entreprises depuis un an et d'ouvrir de manière concertée de nouveaux chantiers pour l'année à venir", ajoute le ministère.
Un désastre pour les syndicats
Pour la CGT ce pic est "un désastre et non un 'record'". "Comme toujours, les plus fragiles paient cher l'addition", écrit la CGT dans un communiqué en évoquant le sort "inquiétant" des seniors et, surtout, la situation des jeunes. Pour la centrale de Thierry Lepaon, "les timides mesures censées favoriser leur emploi (ndlr: emplois d'avenir, contrats de génération) ne démontrent pas leur efficacité".
FO insiste de son côté sur l'augmentation du nombre de chômeurs de longue durée .
Les deux syndicats attaquent la loi sur la sécurisation de l'emploi, qui va "faciliter les ruptures de contrat" et "ne réglera pas le problème du chômage". Celle-ci doit être votée définitivement le 14 mai par le Sénat.
(Avec AFP)
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