Le PS à l’ouest, à défaut d’être à gauche
J’me souviens, j’étais tout gamin, j’ai demandé à môman : « Dis, c’est quoi la différence entre la droite et la gauche ? »
- Eh ben, la gauche protège les pauvres, la droite protège les riches.
Claire et précise, ma mère. Vingt ans plus tard, les choses paraissent plus embrouillées. Force est de constater que le PS, communément admis « de gauche », ne répond plus à ce postulat. Oh, nul doute que subsistent dans les rangs du parti dit « socialiste » foultitude de bonnes âmes solidement attachées à la définition première du terme « socialisme » : courant politique aspirant à la construction d’un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et sur la lutte contre les injustices. Mais enfin, on hésite désormais beaucoup à définir le PS en général comme un parti résolument socialiste.
Certes, créditons le PS de sa contribution majeure à l’égalité des droits à travers le vote du « mariage pour tous » - quand bien même on peut se moquer du mariage comme de sa première chemise. (Vous me direz, cette question légitime aurait pu être réglée beaucoup plus rapidement. Les institutions de la Vème République ont clairement permis de laisser pourrir le débat, et quand je dis « pourrir », je fais allusion aux reculades de François Hollande (la « liberté de conscience ») autant qu’aux violences homophobes et autres appels à la guerre civile.) Une bonne chose de faite. Une ? Une. Pour les mesures répondant à la détresse des plus démunis, des précaires, des salariés menacés de licenciement, ça se bouscule pas au portillon. Si j’en crois l’acception première du terme « socialisme », le parti « socialiste » devrait pourtant se précipiter, non ? Prenez l’ANI, l’Accord National Interprofessionnel, qui se moque de l’avis des syndicats majoritaires et octroie à la classe dominante le droit, certainement jubilatoire pour le grand patronat, de casser le Code du Travail. Pas très égalitaire, ça. Les dits « socialistes » approuvent. Prenez le vote du TSCG, qui entérine une Europe austéritaire, donc de droite : les socialistes auraient du s’y opposer, puisqu’ils sont « de gauche », pas vrai ? En plus, ils avaient promis de renégocier, alors pour l’aspiration à un monde meilleur, on repassera.
De même pour le coup de pouce dérisoire au SMIC, la stagnation lamentable des minimas sociaux, l’absence de réquisition des logements vides – contrairement aux promesses là encore –, et j’en passe : ça fait pas très « de gauche », c’est pas franchement socialiste. C’est comme pour le dernier retournement en date, le rejet programmé d’une proposition de loi destinée, pourtant, à protéger et soutenir des gars et des nénettes qui luttent activement contre les injustices. Lutter contre les injustices, c’est vraiment de gauche ; pénaliser ce combat, l’entraver brutalement, c’est pathétiquement de droite. J’ai même un peu mal pour les gens authentiquement de gauche, sympathiques et pleins de bonne foi, qui continuent à prêcher dans le désert au sein du PS....
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