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mardi 2 avril 2013

Aveux de Cahuzac : Hollande "prend acte", Mélenchon accuse


Aveux de Cahuzac : Hollande "prend acte", Mélenchon accuse

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 

                               Le président François Hollande et Jérôme Cahuzac, le 4 janvier 2013 à l'Elysée.

La réaction de François Hollande ne s'est pas fait attendre très longtemps. Le chef de l'Etat a pris "acte avec grande sévérité des aveux de Jérôme Cahuzac", explique un communiqué de l'Elysée. L'ancien ministre du budget a "commis une impardonnable faute morale" en "niant l'existence de ce compte devant les plus hautes autorités du pays, ainsi que devant la représentation nationale". Jérôme Cahuzac a avoué, mardi 2 avril, avoir détenu des comptes en Suisse pendant des années et en posséder toujours un à Singapour, avec plus d'un demi-million d'euros dessus.

Jean-Marc Ayrault a exprimé sa "tristesse et [sa] consternation". "Un hommepolitique doit être irréprochable. Il doit, plus que tout autre citoyen, respecter la loi", ajoute dans un communiqué le premier ministre, pour qui "le mensonge n'est pas acceptable en démocratie".
Le président de l'Assemblée nationale – devant laquelle Jérôme Cahuzac, interpellé sur le sujet le 5 décembre, avait nié – a également fait part de sa"consternation" et de sa "colère". Mais "au-delà (...) avoir menti devant la représentation nationale est impardonnable, a déclaré Claude BartoloneLa parole prononcée dans l'hémicycle est sacrée".
A droite, l'UMP demande à Hollande et Ayrault de s'expliquer sur ce qu'ils "savaient"...
  • Au PS : il faut que "Cahuzac s'explique"
Au PS, la plupart des cadres n'en reviennent pas. "Les bras m'en tombent, je n'ai pas de mots", a expliqué Arnaud Montebourg, en déplacement à Marseille."C'est un rude coup pour la parole publique", a ajouté le ministre du redressement productif, estimant qu'il est "difficile à admettre" que des "déclarations solennelles devant le président de la République et la représentation nationale" soient"fausses".
Harlem Désir a lui été "stupéfait" et "choqué par les faits", "inacceptables et "le mensonge", selon le porte parole du PS, David Assouline"On est atterrés, c'est gravissime d'avoir menti devant la représentation nationale, s'est indigné de son côté le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, Thierry Mandon. Nous n'imaginons pas que celui qui juridiquement le peut revienne siéger à nos côtés",a-t-il rajouté. L'ancien ministre du budget devait réintégrer son poste de député après avoir démissionné du gouvernement.
La députée de Paris Annick Lepetit souhaite, quant à elle, que Jérôme Cahuzac revienne à l'Assemblée nationale, pas pour y siéger, mais pour "s'expliquer de son mensonge". L'ancien ministre avait toujours nié devant les parlementaires détenir un compte à l'étranger.
  • La charge sévère de Mélenchon : "Qui savait ? Qui n'a rien dit ?"
Au Front de gauche, on veut désormais remonter la chaîne des responsabilités. "Où s'arrête la chaîne du mensonge ?", s'interroge Jean-Luc Mélenchon"J'ai vraiment beaucoup de mal à croire que personne ne savait rien et d'ailleurs si personne ne savait rien pourquoi tout d'un coup le président de la République a-t-il décidé de retirer à Jérôme Cahuzac sa mission. Donc ça veut dire qu'à ce moment-là au moins il savait quelque chose puisque Monsieur Cahuzac n'était même pas inculpé à ce moment-là", ajoute-t-il sur RTL.
"On a beaucoup discuté ces derniers jours de ce que voulait dire le mot salopard et bien voilà un salopard c'est ça", lance-t-il encore.
Pour Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, le "feuilleton où Jérôme Cahuzac a multiplié les mensonges" est "une véritable bombe politique qui vient d'éclater".
Pascal Durand, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, n'est pas en reste : "C'est un mensonge d'Etat qui décrédibilise la parole collective des politiques et la représentation de l'Etat. Il est comptable du recul de la capacité des politiques à être entendus lorsqu'ils portent une parole forte. C'est un drame pour la démocratie."
Le patron des écolos s'interroge également sur la responsabilité directe de M. Hollande dans cette affaire : "S'il est avéré que l'information du Canard Enchaînéselon laquelle l'Elysée est au courant depuis décembre et qu'aucune mesure, à ce moment, n'a été prise, on est en droit de s'interroger sur la notion de l'intérêt général qui préside dans ce pays." En réalité, selon Le Canard enchaînéFrançois Hollande "dispose depuis Noël d'une note (...) émanant de Beauvau" affirmant que la voix sur la bande enregistrée diffusée par Mediapart "est proche de celle du ministre du budget".

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