Débats politiques
Analyse du discours présidentiel, ses présupposés et les leçons à en tirer pour l’action
Lundi 1 avril 2013
Par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire.
Auteur avec Michel Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette ».
Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme « Contre les prédateurs de la santé ».
http://wwww.reseaueducationpopulaire.info
Co-animateur du Réseau Education Populaire.
Auteur avec Michel Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette ».
Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme « Contre les prédateurs de la santé ».
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En ce début de printemps, nous pouvons décrypter le mouvement « réformateur » de la communication hollandaise dont la dernière allocution télévisée du jeudi 28 mars est un morceau d’anthologie.
Première caractéristique : le néolibéralisme est la fin de l’histoire
De ce point de vue, il perpétue cette absence de perspective nouvelle qui est le point commun des politiques de ces dernières décennies. Pour la campagne présidentielle, le futur président de la République appliqua le théorème de Pasqua : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient et non ceux qui les présentent au peuple ».
Le fond de l’argumentaire « made in Medef » est flagrant : la crise ne serait due qu’à des « indélicats », il faut donc moraliser et sécuriser le dispositif néolibéral. La dette est légitime, elle est due à un montant excessif des dépenses publiques et sa diminution est la priorité. Pour sortir de la crise, il faut « baisser les charges des entreprises » et tout sera réglé ensuite selon le théorème de Gerhard Schröder : « les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et le plein emploi après-demain ». Il faut tuer la démocratie et la remplacer par le gouvernement représentatif selon la formule de Siéyès pendant la Révolution française : « un peuple n’existe que représenté ».
Il importe peu que tout cela soit faux ou que cela défende les seuls intérêts de l’oligarchie.
Deuxième caractéristique : le néolibéralisme de gauche diffère du néolibéralisme de droite par la stratégie
Alors que la droite néolibérale présente au peuple un compromis direct entre les intérêts des néolibéraux et des néocléricaux, les néolibéraux de gauche organisent des avancées sociétales (le PACS, le mariage pour tous, etc.) comme seule perspective politique positive pour les citoyens et les salariés. Par contre, il gère comme ses prédécesseurs la régression économique et sociale : augmentation du chômage et de la précarité, dépassements d’honoraires, augmentation des inégalités sociales de santé, de logement, scolaires, de transport, culturelles, territoriales, etc.
Troisième caractéristique : alors que Sarkozy engageait le « mouvement réformateur » contre l’ensemble des syndicats de salariés, son successeur préfère faire « des efforts » pour que la régression économique et sociale puisse être avalisée par le syndicalisme d’accompagnement du système.
On voit bien là une différence de stratégie du pouvoir entre la période 2009-2010 et l’année 2013. Mais la communication hollandaise apporte un nouveau pan stratégique.
Quatrième caractéristique : les reculs sociaux, c’est pour tout de suite, les avantages éventuels sont renvoyés en délibération aux calendes grecques.
Ainsi est programmé ledit accord interprofessionnel du 11 janvier dont les éventuels bienfaits pour l’humanité doivent être discutés dans les années qui viennent dans des discussions de branche ou d’entreprise. Ainsi est organisé le discours sur le chômage : « il va augmenter jusqu’à la fin de 2013 et ensuite, la répartition des bénéfices sera pour le peuple et l’attente populaire sera grassement récompensée ».
Conséquence immédiate : une nouvelle étape pour le mécontentement du peuple.
Comme l’a montrée l’élection législative partielle de l’Oise de mars 2013, le gouvernement produit la désespérance. Alors que la candidate socialiste a presque fait jeu égal en juin 2012 en perdant que de 63 voix au deuxième tour, elle a subi le syndrome jospinien de 2002 : elle est éliminée dès le premier tour au profit du Front national. Mais cette fois-ci ce dernier fait presque jeu égal avec la droite au deuxième tour malgré le soutien du PS au candidat UMP. Le candidat du Front de Gauche perd des voix tout en augmentant légèrement en pourcentage (+1,4 % pour finir à 6,4 %).
Comme dans les années 30, comme dans les années Jospin, la ligne de plus grande pente est que le mécontentement vis-à-vis de la gauche gouvernementale renforce, sans changement de stratégie du Front de Gauche, la droite et l’extrême droite.
Comme l’a montrée l’élection législative partielle de l’Oise de mars 2013, le gouvernement produit la désespérance. Alors que la candidate socialiste a presque fait jeu égal en juin 2012 en perdant que de 63 voix au deuxième tour, elle a subi le syndrome jospinien de 2002 : elle est éliminée dès le premier tour au profit du Front national. Mais cette fois-ci ce dernier fait presque jeu égal avec la droite au deuxième tour malgré le soutien du PS au candidat UMP. Le candidat du Front de Gauche perd des voix tout en augmentant légèrement en pourcentage (+1,4 % pour finir à 6,4 %).
Comme dans les années 30, comme dans les années Jospin, la ligne de plus grande pente est que le mécontentement vis-à-vis de la gauche gouvernementale renforce, sans changement de stratégie du Front de Gauche, la droite et l’extrême droite.
Que faire ?
Nous proposons l’ouverture d’un grand débat autour de dix propositions :...
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