Les pilules dites « à risque » posent la question du droit des femmes au suivi gynécologique
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) trouvant « excessive » la délivrance des pilules de troisième et quatrième générations (pour 1,5 à 2 millions de femmes) voudrait, pour la limiter, la réserver aux seuls gynécologues. Mercredi dernier, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a décidé leur non remboursement au 31 mars 2013.
Invoquant la plainte d’une jeune française victime d’un accident cardio-vasculaire qu’elle impute à sa pilule de 3ème génération, l’ANSM a lancé le même jour une concertation avec des représentants d’organisations professionnelles.
Les syndicats de généralistes y voient une condamnation et l’UNOF-CSMF demande comment le déremboursement supprimerait un risque « que seule l’interdiction peut empêcher ».
Véronique Séhier, du Planning familial craint que « l’on jette l’opprobre sur toutes les pilules ».
Pour le Dr Brigitte Letombe, de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, « en secouant le spectre d’accidents thrombo-emboliques, on est en train de balayer la contraception ».
Le comité de défense de la gynécologie médicale (CDGM) revendiquait encore, en févier 2012, l’augmentation du recrutement pour diagnostiquer assez tôt les cancers, les MST, prendre en charge les IVG, et précisait-il, « adapter la complexité des traitements contraceptifs et hormonaux aux caractéristiques de chaque femme ».
Selon l’Observatoire National de Démographie des Professions de Santé, 75 % des femmes en âge de consulter ne peuvent avoir accès à un spécialiste gynécologue médical (contre 40 % en 1997).
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