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jeudi 25 avril 2013

Chez PSA, les salariés sont plus inquiets que les actionnaires

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Chez PSA, les salariés sont plus inquiets que les actionnaires

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Alors que des militants syndicaux de Peugeot-Citroën manifestaient dans la rue, les actionnaires du constructeur automobile ont écouté sans sans broncher Philippe Varin leur expliquer sa confiance en l'avenir.

Quelque 200 militants syndicaux de PSA Peugeot Citroën ont manifesté avenue de la Grande-Armée à Paris, lors de l'AG des actionnaires de ce mercredi 24 avril. (SIPA)
Quelque 200 militants syndicaux de PSA Peugeot Citroën ont manifesté avenue de la Grande-Armée à Paris, lors de l'AG des actionnaires de ce mercredi 24 avril. (SIPA)
Ce mercredi 24 avril a eu lieu une assemblée générale placée sous le signe de la crise, une crise "excessivement douloureuse", selon Philippe Varin, le président du directoire dePSA Peugeot Citroën. Une AG où des "des décisions lourdes et douloureuses" ont été prises, selon Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance.
Dramaturgie devenue habituelle depuis l’annonce de la fermeture de l’usine d’Aulnay, 200 manifestants s’étaient rassemblés devant le siège de PSA, avenue de la Grande Armée, à un jet de pierre de l’Arc de Triomphe. Ils étaient encadrés par une foule de CRS, un peu las de tant d’agitation dans Paris ces jours-ci : "Il faudrait qu’ils rejoignent la Manif pour tous, histoire de ne pas courir partout…", râlait l’un d’entre eux quelques minutes avant le début de l’Assemblée générale, alors que les premiers fumigènes étaient allumés. Les actionnaires, eux, devaient passer par l’entrée des salariés, rue Pergolèse, pour accéder à la salle, et étaient filtrés par trois rangés de CRS.
Pourtant, malgré la mobilisation à l’extérieur et les visages graves des dirigeants à l’intérieur, l’heure n’était pas à la consternation dans la salle. Offensif, Philippe Varin a donné sa feuille de route jusqu’en 2015 : différenciation des marques, efficacité opérationnelle, restructuration industrielle, internationalisation…
"Nos comptes sont solides!"
"Nous avons baissé les coûts, priorisé nos investissements, baissé notre niveau de stocks, nettoyé notre bilan, assuré le financement de la banque PSA. Nos comptes sont solides!", a-t-il assuré. Bref : "J’ai confiance dans notre succès car nous saurons où nous voulons aller et ce que nous voulons faire pour y arriver".
Dans la salle, les petits actionnaires ne semblaient d’ailleurs pas très inquiets. Pas un seul n’a réclamé le versement de dividendes – rien n’a été versé depuis 2010, rien ne le sera avant 2015 -. En revanche, la famille Peugeot a essayé un certain nombre de critiques par les petits actionnaires, qui ont le sentiment de supporter seuls les conséquences financières de la crise. Certains ont demandé l’implication un peu plus forte des membres de la famille présents au conseil d’administration : "Robert Peugeot a 50 actions. A 5 euros l’action, c’est pas cher, il peut en acheter un peu plus non ? Monsieur Peugeot, voyons!".
Peu de questions dérangeantes
Un autre a accusé les Peugeot de ne pas être suffisamment forts au sein de FFP – la holding actionnaire de référence de PSA, contrôlée par la famille sochalienne: "Au cours des dernières années, vous n’avez pas suffisamment investi personnellement. Il y a une contradiction entre la faiblesse de vos parts dans FFP, qui s’élève à 30% et votre volonté de rester à la direction de Peugeot Citroën". Thierry Peugeot, rappelant que de nombreux membres de la famille étaient dans la salle, s’est défendu brièvement : "FFP a suivi l’augmentation de capital de PSA. La famille est attachée et motivée pour que Peugeot Citroën traverse cette crise effroyable".
Finalement, à part l’intervention d’un porteur de parts de la CGT –émoi dans la salle-, qui refusait que les administrateurs salariés ne soient pas élus par les salariés, mais présentés au vote par la direction (comme c’est la loi aujourd’hui), et un actionnaire qui s’est inquiété de la dégradation de l’image de l’entreprise ("notre image sera restaurée petit à petit, au fur et à mesure que nous progressons et que nous montrons que nous tenons nos engagements", dixit Philippe Varin), les questions n’ont en rien bousculé la direction. Soit par adhésion à la stratégie menée par Philippe Varin…soit par passivité.

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