Iran Entre les sanctions et l’Etat, la société désespère
Chute de la devise, chômage… L’économie du pays est déjà grevée par les sanctions américaines, alors que la mise en œuvre de leur second volet est prévue le 5 novembre. Le mécontentement populaire est aggravé par la répression et l’incurie de Téhéran
Il s’est enfui. Javad Baghban avait encore reçu une lettre du tribunal d’Ispahan, mercredi 24 octobre. C’était une mise en demeure : on l’informait que, s’il ne payait pas sa dette, il serait emprisonné. Le jeune homme a donc quitté sa ville avec un sac à dos, un ordinateur et une veste de costume. Il se cache dans un immeuble délabré du sud de Téhéran, deux pièces nues et poussiéreuses, ouvertes aux premiers froids de l’automne. « Si ma femme me retrouve, dit-il, je suis prêt à filer. Mieux vaut être en cavale qu’en prison ! »
M. Baghban, 31 ans, joli cœur plein d’humour, est englué depuis deux ans dans un divorce douloureux. Il doit 300 pièces d’or à son épouse, Azizeh, et 60 autres à l’Etat. En farsi, cette somme s’appelle un mehrieh : un gage d’« affection » de pure forme, pensait-il en 2013. Il avait alors accepté ce montant sans sourciller, en signant son contrat de mariage. Aujourd’hui, ce tas d’or représente près de 100 000 euros, soit, en Iran, 360 mois de salaire d’un haut dirigeant d’une entreprise publique. M. Baghban n’a pas les moyens de le payer.
Depuis quelques mois, la justice est submergée d’affaires de cet ordre. Les prisons se remplissent de maris mauvais payeurs. L’or, valeur refuge, est trop cher. L’Iran s’enfonce dans la crise. La valeur du rial, la monnaie nationale, a été divisée par trois, voire quatre, depuis le début de l’année 2018 : les prix s’envolent au hasard. Chacun consulte les taux de change plusieurs fois par jour. Téhéran subit de plein fouet le retour des sanctions américaines depuis que Washington s’est retiré, en mai, de l’accord international sur le programme nucléaire iranien.
Les Etats-Unis exigent que l’accord soit renégocié, ce que refusent ses autres signataires – Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne. Washington souhaite aussi que l’Iran réduise son arsenal de missiles balistiques, ainsi que son influence au Proche-Orient. Le 5 novembre, une nouvelle vague de sanctions doit encore frapper les exportations de pétrole du pays, le cœur de son économie.
Dans le viseur américain se retrouvent les plus pauvres des Iraniens. En nourrissant le mécontentement populaire, Washington a trouvé un moyen de fragiliser l’Etat, alors que la République islamique s’apprête à célébrer, en février, les 40 ans de la révolution de 1979. Les « faucons » au sein de l’administration américaine rêvent de provoquer sa chute. A défaut, la Maison Blanche pourra faire valoir sa fermeté auprès des électeurs américains : l’Iran est un enjeu de politique intérieure aux Etats-Unis, un défi irritant à leur puissance, voire une incarnation du « Mal ».
M. Baghban, ancien petit fonctionnaire anonyme, a dû quitter son emploi au sein des gardiens de la révolution, principale force armée du pays. Son épouse avait fini par découvrir son nouveau lieu de travail… « Si la police m’avait arrêté là-bas, ç’aurait été très mauvais pour moi », soupire-t-il. Le juge s’était d’ailleurs montré intraitable : « Il m’a dit : “Vous travaillez pour les gardiens, donc vous avez de l’argent : il faut payer !” »
Depuis, le jeune homme a enchaîné les petits boulots. Il verse une pension alimentaire à son fils, resté auprès de sa mère. Il gagne du temps, tandis que le Parlement cherche à assouplir la loi sur le mehrieh. « J’ai tout loisir pour réfléchir, plaisante-t-il. Ces derniers jours, je me disais que si je tuais ma femme, je devrais payer le “prix du sang” en compensation à sa famille… Eh bien, ça me reviendrait moins cher que le divorce ! » M. Baghban ne parle pas sérieusement : il serait immanquablement condamné à mort.
Des protestations parfois violentes
La société iranienne s’est agitée dès la fin 2017, à l’approche des sanctions. Aujourd’hui, elle désespère ; l’Etat montre des signes de fébrilité. Manifestations et grèves se multiplient parmi les chauffeurs routiers et les professeurs des écoles, dans les installations pétrolières, l’industrie chimique et sucrière, chez les paysans frappés par la sécheresse et les retraités des banques publiques qui ne reçoivent plus leurs pensions… Ces mouvements sont disparates, leurs revendications, spécifiques.
Dans leur immense majorité, ils ne remettent pas en cause explicitement la légitimité de l’Etat, et les forces de sécurité disposent d’amples moyens pour les contenir. En outre, nombre d’Iraniens perçoivent leur pays comme une île en paix au milieu d’une région instable : le désordre fait peur. Un constat s’impose cependant : la situation économique se détériore et le système politique est grippé.
La petite ville de Doroud s’étend en contrebas des pâturages des monts Zagros, dans l’ouest de l’Iran, au confluent de deux rivières qui s’assèchent. C’est un noyau d’usines en déshérence : une cimenterie, une aciérie et une manufacture de roues de char pour les forces armées. Les fils de plus de 20 000 familles lor, peuple d’anciens nomades sédentarisés, peinent à y trouver un emploi. En janvier, la ville a été propulsée à la « une » de la presse mondiale. Elle était l’une des premières à manifester contre les blocages économique et politique du pays, dans une vague de protestations parfois violentes, qui s’est étendue à plus de 80 villes à travers l’Iran et qui a fait au moins 25 morts, selon un bilan officiel, dont deux à Doroud.
A priori, ce coup de semonce n’aurait pas dû avoir lieu là-bas. Doroud est un bastion des services de sécurité. Chaque habitant a un oncle, un beau-frère, des cousins, employés au sein de la police, des gardiens de la révolution, de l’armée régulière ou de l’industrie de la défense. « Si tu connais un officier haut placé chez les gardiens, ça va pour toi : tu aimes le “système” et tu peux obtenir un prêt à la banque »,explique Aslon, ingénieur d’une vingtaine d’années originaire de Doroud. De surcroît, « la génération de nos parents est conservatrice, attachée au clergé. La religion compte beaucoup pour eux, abonde son copain Mohammad. Mais les jeunes savent que la religion est une chose et que la situation économique en est une autre. »
Les deux compères (dont les prénoms ont été modifiés à leur demande) vivent aujourd’hui à Ispahan, à 250 km de leurs montagnes natales. Aslon y a rejoint Mohammad cet été, pour chercher comme lui un emploi dans les aciéries. Ils continuent à faire des allers-retours réguliers à Doroud, ville inaccessible aux médias.
Des « classes dangereuses »
Mohammad s’y trouvait durant les manifestations de janvier. Il raconte à quel point une partie de la ville était « fière » d’avoir adressé un message à Téhéran. Message ignoré, voire condamné par la société libérale et progressiste de la capitale, méfiante à l’égard de ces « classes dangereuses » : une réaction violente de l’appareil sécuritaire pourrait affaiblir le président modéré, Hassan Rohani.
« Il y a eu beaucoup d’arrestations à Doroud, raconte Mohammad. Les services de sécurité ont identifié les manifestants sur les vidéos [postées en ligne par les protestataires] et sont allés les chercher chez eux. Ils les ont interrogés…Un voisin avait été tué au cours d’une manifestation : la Sécurité a dissuadé sa famille d’organiser des condoléances publiques. » D’importantes contre-manifestations ont ensuite été organisées en soutien à l’Etat, dans tout le pays.
Depuis, le calme et le malaise règnent à Doroud. Les deux jeunes hommes restent stupéfaits devant la façon dont les miliciens bassidji se sont retournés contre leurs voisins, pour préserver l’ordre. Cette structure de volontaires idéologisés, liée aux gardiens de la révolution, a perdu en influence sous la présidence d’Hassan Rohani dans des régions plus libérales d’Iran. Dans la province du Gilan, sur la mer Caspienne, par exemple, les villageois n’hésitent plus à moquer leur rigorisme moral. Dans les quartiers aisés de Téhéran, ils sont quasiment invisibles. Mais ils demeurent bien organisés à Doroud, dans les usines, dans les universités et les mosquées de quartier. « Le gouvernement dresse les gens les uns contre les autres, dit Mohammad. Entre leurs amis et l’Etat, les bassidji choisissent l’Etat. »
En janvier, la photographie d’un bassidj de la ville avait circulé sur les réseaux sociaux. Il était accusé d’avoir tué un manifestant. L’intéressé s’est disculpé, dans une vidéo en ligne : ce n’était pas lui ; il n’était pas là. Pour l’instant, l’affaire en est restée là. « On vit ensemble, c’est comme ça, philosophe Aslon. Pour l’heure, les gens disent : à quoi ça sert d’aller manifester ? Ça ne mène à rien de se faire tuer. »
La répression s’abat aujourd’hui sur toutes sortes de revendications politiques. Des jeunes femmes qui s’étaient montrées tête nue en public, contre l’obligation du port du voile, ont écopé récemment de peines sévères. Les journalistes sont plus fréquemment arrêtés… Mais l’Etat est bien forcé de tolérer, ici et là, un peu de désordre. C’est le cas dans les alentours du village de Ziar, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Ispahan, où les manifestations s’enchaînent depuis l’automne 2017.
Vers midi en cette fin d’octobre, la petite chaîne de montagnes biscornues du Kolah Ghazi (« le chapeau du juge ») dominant le village passe du bleu au jaune. L’air se charge de poussière. La terre est grise. Elle serait riche, si l’eau ne manquait pas. Dans des champs labourés mais incultes, les mottes de terre ressemblent à des tas de pierres.
Un immense tuyau achemine de l’eau de la rivière Zayandeh Rud, à travers la plaine, vers les industries de Yazd, à plus de 200 km à l’est. Le 16 octobre, vers 16 heures, des paysans ont crevé ce tuyau à l’aide d’une tractopelle, près de Ziar. Un jet d’eau a jailli à plusieurs dizaines de mètres de haut, dans les airs. Il a ruisselé loin dans la plaine aride. Au village, des paysans hilares montrent des vidéos du forfait sur leurs téléphones portables. Des cris de joie résonnent en fond sonore : « C’est notre rivière ! »
Ici, le Zayandeh Rud est réduit à un filet d’eau d’à peine 2 mètres de large, parsemé de joncs. « Avant qu’ils ne détournent l’eau vers Yazd, il y a quinze ans, nous cultivions des arbres fruitiers. Nous exportions des concombres, des poivrons, des tomates vers la Russie et l’Irak… », se souvient Ahmed, tout en pestant : ce temps est révolu !
A une centaine de kilomètres à l’est, la rivière est à sec. Le désert s’élargit à vue d’œil. La République islamique gère mal ses ressources en eau. Elle a laissé les cultures se multiplier, et les agriculteurs puiser l’eau de la rivière à l’excès. Les aciéries d’Ispahan et de Yazd sont elles aussi gourmandes. Résultat, le Zayandeh Rud disparaît. D’ici trente ans, l’Iran pourrait ressembler à un désert inhabitable.
Cette situation s’apparente à un lent suicide, mais qu’y faire ? L’Etat peut difficilement annoncer aux paysans que la majorité d’entre eux est vouée à disparaître ou à changer de métier. Avec le retour des sanctions, la transition écologique figure très loin derrière les priorités.
A Ziar, le puits est propre, mais celui du village voisin, à 2 kilomètres, est gorgé de sel. Le bourg compte 1 300 familles, pour la plupart des agriculteurs. Certains travaillent comme chauffeur de taxi à Ispahan pour compléter leurs revenus. « Un de nos voisins, un gros propriétaire, possède 30 parcelles. Il est obligé d’aller ramasser des cartons dans les rues d’Ispahan pour survivre. A son âge ! Il a 60 ans… », soupire le père d’Ahmed (à sa demande, le prénom a été modifié).
En 2017, Ahmed a passé un mois en prison après avoir participé à une manifestation. Cela n’a pas entamé sa détermination. « Ils ont vendu notre eau et, maintenant, ils nous disent de prier pour qu’il pleuve ! », ironise-t-il. L’un de ses amis vient d’être libéré, après deux mois en cellule. « La Sécurité n’arrête plus les gens dans les manifestations. Ils laissent faire, puis ils viennent nous chercher dans les maisons, la nuit », affirme-t-il.
Les paysans jouent un jeu dangereux. Au printemps, l’ayatollah Youssef Tabatabaei-Nejad, qui dirige la grande prière du vendredi à Ispahan, les a accusés de contester le « système » et de créer de l’insécurité. C’était une mise en garde, avant une répression plus sévère. Les paysans se sont vexés : ils affirment respecter le droit. Ils rigolent encore d’une tirade attribuée à ce clerc, en 2016, contre les femmes mal voilées d’Ispahan qui aggraveraient la sécheresse par leur impudeur. La rumeur est jolie : deux de ces demoiselles auraient été surprises dansant dans le lit de la rivière. « Les autorités ne nous écoutent pas, tranche le père d’Ahmed.Nous ne sommes pas des opposants. Tout ce que nous voulons, c’est de l’eau ! »
Achat de dollars
Dès le printemps, le retour des sanctions a suscité la panique en Iran. Le rial s’est mis à brûler les doigts de la population : plus personne n’en voulait. Chacun a commencé à acheter des dollars. Les riches ont mis leur argent à l’abri, dans des investissements immobiliers, les pauvres ont acheté des bidons d’huile. La confiance s’est envolée comme un ballon de baudruche.
Le gouvernement Rohani s’est révélé au mieux impuissant, au pire « criminel », estime un observateur étranger à Téhéran, qui a vu passer d’autres phases de sanctions. L’Etat n’a pas pu, ou n’a pas voulu, soutenir la monnaie quand il en était encore temps, en libérant sur le marché des devises étrangères.
Depuis, il paraît s’y être résolu, dans la discrétion. La monnaie ne peut pas retrouver sa valeur du début 2018, cela coûterait trop cher. A terme, elle devrait encore dévisser, mais de façon plus contrôlée. Le coût des importations, lui, a explosé. Une échelle de taux de change mouvante aux frontières, mise en place pour réguler les échanges, rend les industriels fous. Cependant, le gouvernement estime avoir repris la main. « Le tremblement de terre est passé, note ce même observateur étranger. Aujourd’hui, Téhéran évalue les dégâts : une casse sociale incroyable ! Heureusement le pétrole vaut cher : il suffit à l’Iran de continuer à vendre 1 million de barils par jour [contre 1,85 million en octobre] à la Chine, à l’Inde et à la Turquie pour tenir », au moins quelques années. M. Rohani applique une logique de siège, son objectif est de gagner du temps.
Le Fonds monétaire international prévoit une chute du taux de croissance, de 3,7 % en 2017 à – 3,6 % en 2019, en se fondant sur des chiffres iraniens probablement sous-évalués. L’ouverture aux investisseurs étrangers, menée depuis 2015, est pour l’heure oubliée, ainsi que toutes les réformes économiques et politiques ambitieuses. Le gouvernement tente de fournir aux plus pauvres de la viande et de la farine gratuites. Il n’augmente pas le prix de l’électricité. Les entreprises publiques, qui représentent plus de 70 % de l’économie, ont reçu la consigne de cesser tout licenciement. Mais les salaires n’ont pas été réévalués. « Avec l’inflation, tous mes employés – en dehors des cadres dirigeants – sont passés sous le seuil de pauvreté », se lamente un industriel français épargné par les sanctions, qui souhaite rester anonyme.
Des stocks de voitures incomplètes
Dans l’automobile, premier employeur du pays, les chaînes d’assemblage tournent encore. « Il faut à tout prix que les ouvriers continuent de travailler », note un bon connaisseur du secteur. Mais ils s’activent pour rien. Faute de pièces détachées et de matières premières, beaucoup de ces voitures sortent incomplètes des usines. Elles sont invendables. Saipa et Iran Khodro, les deux grands constructeurs d’Etat, stockent ces véhicules estropiés sur leurs parkings, par dizaines de milliers. Ils produisent encore 2 000 véhicules par jour, contre 6 000 en juillet, avant le départ des français Renault et Peugeot. « Quand ils en auront produit 300 000 sans les vendre, que se passera-t-il ? Dans six mois, l’Etat n’aura d’autre choix que de les renflouer », prévoit cet expert.
La casse sociale est infiniment plus grave chez les fournisseurs et les sous-traitants privés : 30 % à 50 % de leurs salariés ont été licenciés depuis mai. D’autres ne sont plus payés depuis des mois. C’est le cas des 180 ouvriers d’Iran Switch, fabricant de pièces détachées, niché sur la voie rapide qui relie Téhéran au faubourg industriel de Karaj. Le patron leur a demandé de patienter chez eux, mais ils refusent. Chaque jour, ils s’installent à leur poste de travail, bien qu’ils n’aient aucune tâche à accomplir. Certains manifestent devant l’usine, sous l’œil de la police. « Vous savez, les policiers ne sont pas nécessairement hostiles, eux aussi s’inquiètent pour leurs salaires. L’inflation touche tout le monde », relève Hossein Habibi, 56 ans, membre du bureau national des Conseils islamiques des travailleurs, et médiateur dans cette usine.
Ces « conseils » sont des organes de défense des ouvriers, autant que de contrôle. Ils n’ont guère de poids pour faire entendre des revendications sociales. Mais M. Habibi est un vieux renard, il perçoit l’opportunité du marasme actuel : l’Etat l’écoute et a besoin de ses services pour maintenir la paix sociale. « Nous recrutons [dans les conseils] ! A Téhéran, le nombre de nos membres a triplé ces derniers mois », dit-il, sourire timide aux lèvres. Le gouvernement a ainsi renoncé à réduire les effectifs pléthoriques des entreprises d’Etat. Hossein Habibi reste cependant prudent : les mouvements de protestation dans les usines sont « spontanés », affirme-t-il. Que l’on n’aille pas s’imaginer qu’il les organise… Les syndicats ont subi deux vagues d’arrestations en 2018 : une après les grandes manifestations de janvier, l’autre après que le ministre du travail a été démis par le Parlement, en août.
Pourtant, les ouvriers continuent de se méfier de leurs représentants officiels. La députée réformatrice Soheila Djelodarzadeh, proche du mouvement syndical et alliée d’Hassan Rohani, reconnaît même avoir été bousculée dans les usines. « Ils ont raison de nous critiquer, confie-t-elle calmement. Mais le fait qu’ils n’aient plus peur de protester est un grand succès pour nous. »
Dans sa planque, à Téhéran, Javad Baghban, le jeune époux en cavale, ne songe pas une minute à se plaindre. Il s’est mis tout seul dans la panade et n’oserait pas blâmer sa femme : « Elle a droit à l’argent » qu’il ne lui verse pas. Il n’a pas un mot dur à l’encontre de Donald Trump et ses sanctions. La politique de M. Rohani ne le met pas en colère. Il laisse filer le temps. Il courtise des femmes dans la capitale. Récemment, il a décidé de se remarier, « puisque la vie est longue, dit-il, et pleine de surprises ».
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