Le dénouement de cette histoire, on la doit à Denis Peyrouse, qui demeure Saint-Maurice-l’Exil, et qui, sans relâche, a voulu faire revivre ce grand-père héroïque dont la famille taisait l’existence. Né le 26 décembre 1893, Noël-Pierre, a vécu l’enfer, a après avoir été pourtant réformé en 1913 pour de graves problèmes pulmonaires. Cela n’a pas empêché le jeune homme d’être incorporé dans le 46e régiment d’infanterie. En octobre 1914 en Argonne, sur la butte de Vauquois, tristement célèbre, il tente avec ses camarades de repousser l’ennemi. En vain ! Les deux camps s’enterrent et creusent des sapes pour aller déposer des mines sous les lignes ennemies.
Des documents découverts par hasard
En 1916, on retrouve le poilu dans la Somme, puis le 17 avril 1917, à Villers-au-Bois lors du deuxième jour de l’offensive du chemin des Dames. Ce jour-là il est grièvement blessé au cuir chevelu et subira une trépanation. De retour à Sarras, reconnu invalide en 1919, ce père de trois enfants, conserve toute sa vie les séquelles de cette tragédie. Il a des accès de folie et succombera finalement le 26 décembre 1938.
Jusque dans les années 2010, Denis Peyrouse n’avait jamais entendu parler de la guerre de son grand-père. C’est en héritant d’un meuble familial qu’il tombe sur des documents témoignant du passage de Noël-Pierre dans la tourmente de la 14-18. Depuis, Denis cherche à faire en sorte que cet aïeul, deux fois cité durant le conflit, croix de guerre avec étoile de bronze et ayant reçu la médaille militaire trois ans avant sa mort, sorte de l’oubli. « Finalement, j’ai effectué des recherches à l’office national des anciens combattants de Caen qui gère son dossier » raconte-il. Or, le dossier mentionne que l’ancien poilu, examiné par un médecin, est bien mort des séquelles de la guerre.
C’est fort de cette preuve que Denis Peyrouse a obtenue que la mention “Mort pour la France” figure enfin, ce qui n’était pas le cas, sur l’acte de décès.
Les deux citations reçues par Noël-Pierre sont les suivantes. La première datée du 27 avril 1916 se rapporte à un fait d’armes accompli deux jours plus tôt : « Soldat très courageux et plein d’entrain, volontaire pour les missions les plus périlleuses, a demandé à faire partie d’une patrouille qui a fourni des renseignements très précieux. »
La seconde citation est datée du 9 juin 1917 et fait part d’un fait d’armes qui remonte au 16 avril 1917, un jour avant la blessure de Noël-Pierre sur le front. « Excellent grenadier, très brave au cours des combats du 16 avril 1917, a contribué par son sang-froid à arrêter une contre-attaque ennemie jusqu’au moment où il est tombé grièvement blessé. »
«Ma famille avait peu de considération pour mon grand-père qui était une charge. Personne ne s’est occupé de faire vivre sa mémoire ; la véritable héroïne était ma grand-mère qui a élevé ses trois enfants tout en travaillant ».
C’est en découvrant ce grand-père inconnu, nié même par son propre père, héros d’une guerre qui fut un traumatisme, que Denis Peyrouse a voulu se battre pour le réhabiliter en quelque sorte au sein de sa famille. Il a même adhéré à l’association des amis de Vauquois pour se documenter sur cette sombre période et peut-être, par la suite, raconter l’histoire de Noël-Pierre.
Le nom gravé sur le monument aux morts
Ce 11 novembre 2018, Denis Peyrouse va donc se rendre à 11 h à Sarras. « Je vais réunir ma famille, mes cousines, mes cousins, pour commémorer le centenaire de l’armistice et célébrer la mémoire de mon grand-père. La mairie de Sarras, comme la loi l’impose à partir du moment où une personne est déclarée morte pour la France, a commandé à un graveur l’inscription sur le monument aux morts. Le travail doit être fait, bien que ce graveur soit débordé en ce moment », mentionne Denis.
Il compte ensuite dans l’après-midi, en compagnie de sa famille, déambuler près du café-restaurant tenu par ses grands-parents le long du Rhône à Sarras. Un grand moment d’émotion pour Denis. « J’encourage tous les lecteurs du Dauphiné Libéré confrontés au même cas de figure que moi à faire de même chose, car c’est un objectif réalisable », insiste-t-il.
Les deux citations reçues par Noël-Pierre Peyrouse sont les suivantes. La première datée du 27 avril 1916, se rapporte à un fait d’armes accompli deux jours plus tôt : « Soldat très courageux et plein d’entrain, volontaire pour les missions les plus périlleuses, a demandé à faire partie d’une patrouille qui a fourni des renseignements très précieux. »
La seconde citation est datée du 9 juin 1917 et fait part d’un fait d’armes qui remonte au 16 avril 1917, un jour avant la blessure de Noël-Pierre sur le front. « Excellent grenadier, très brave au cours des combats du 16 avril 1917, a contribué par son sang-froid à arrêter une contre-attaque ennemie jusqu’au moment où il est tombé grièvement blessé. »
«Ma famille avait peu de considération pour mon grand-père qui était une charge. Personne ne s’est occupé de faire vivre sa mémoire ; la véritable héroïne était ma grand-mère qui a élevé ses trois enfants tout en travaillant ».
C’est en découvrant ce grand-père inconnu, nié même par son propre père, héros d’une guerre qui fut un traumatisme, que Denis Peyrouse a voulu se battre pour le réhabiliter en quelque sorte au sein de sa famille. Il a même adhéré à l’association des amis de Vauquois pour se documenter sur cette sombre période et peut-être, par la suite, raconter l’histoire de Noël-Pierre.
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