En avant Syriza !
Cet article a été écrit par , publié le 1 janvier 2015 à 16:13
Le Premier ministre grec ce droite, Antonis Samara, avait décidé d’avancer l’élection du Président de la République pour couper l’herbe sous le pied à Syriza qui ne cessait de progresser dans les sondages depuis sa victoire aux élections européennes de juin 2013.
Sa manœuvre a été un fiasco complet. Il fallait les voix de 180 députés sur 300 députés au 3ème tour de cette élection, le 29 décembre, pour faire élire le candidat de la droite et du Pasok, l’ancien commissaire européen, Stravos Dimas. Ce dernier n’en a obtenu que 168.
Maintenant, Antonis Samara est obligée d’appliquer la Constitution grecque et de dissoudre le Parlement. Les élections législatives anticipées ont été fixées au 25 janvier 2015.
Le quadruple échec de Nouvelle démocratie et du Pasok
La politique menée par Nouvelle Démocratie et le Pasok (le Parti socialiste grec) a provoqué une triple catastrophe.
Une catastrophe sociale tout d’abord
En 5 ans, de 2008 à 2012, le niveau de vie moyen de la population grecque a chuté de 35 %. 26,5 % de la population active est au chômage.
La Troïka (BCE, UE, FMI) a imposé une diminution du salaire minimum de 22 % (32 % pour les moins de 25 ans), une baisse des retraites de 22 %. Le taux de TVA est passé de 19 à 23 %. Les entreprises privées ont pu licencier à tour de bras sans aucune contrainte. L’impôt sur les sociétés a été réduit, les impôts payés par les salariés ont augmenté, notamment une taxe foncière particulièrement injuste. Les salariés du secteur public ont été victimes de multiples charrettes de licenciements. Les allocations sociales ont connu une baisse brutale. Les Grecs ne trouvent plus de médicaments et les hôpitaux publics n’ont plus les moyens de soigner la population.
Une catastrophe économique ensuite
En massacrant les salaires, le droit du travail, l’emploi, l’Union européenne les gouvernements grecs de Papandréou et de Samaras ont du même coup écrasé la demande intérieure grecque. La généralisation de l’austérité dans toute l’Europe a passé au pilon la demande extérieure grecque : 80 % des exportations de la Grèce ont pour destination l’Union européenne.
La Grèce est en récession depuis 2008 : 5 années de récession ! Le PIB a diminué de 26 % depuis cette date. L’équivalent, en France, d’une diminution de 525 milliards d’euros du PIB.
Une catastrophe financière
La dette publique grecque s’élevait à 113 % du PIB grec en 2009, après qu’aient été révélé le maquillage des comptes publics par la droite de Karamanlis, dirigeant de Nouvelle Démocratie. Elle atteint aujourd’hui 176 %, du PIB de la Grèce, malgré la restructuration de cette dette publique, réalisée à l’initiative de ses créanciers. L’Union européenne qui avait juré que jamais au grand jamais la dette grecque ne serait restructurée a dû accepter, en catastrophe, une restructuration de 107 milliards d’euros de la dette publique grecque en mars 2012. Les banques se sont débarrassées d’une partie des titres de la dette publique grecque qu’elles détenaient aux dépens de la Banque centrale européenne (la BCE) qui en possède maintenant 38 %.
Une catastrophe politique pour les partis de la coalition gouvernementale
A la suite de ces trois catastrophes, Nouvelle Démocratie est arrivée en deuxième position, derrière Syriza aux élections européennes de juin 2013.
Le petit parti de gauche, Dimar qui avait accepté de participer à la coalition gouvernementale a cessé sa participation et son soutien au gouvernement d’Antonis Samara
Le troisième larron de la coalition, le Pasok n’en fini pas de dégringoler. Il avait obtenu 43,92 % des voix aux élections législatives d’octobre 2009 et seulement 12,28 % aux législatives de juin 2012. Après n’avoir obtenu que 8,02 % des suffrages avec une coalition (l’Olivier) qui ne comptait pas moins de 6 partis, il est aujourd’hui crédité de 3 à 4 % dans les derniers sondages. Pire, ce parti est en voie d’éclatement entre une fraction fidèle au ministre des Finances d’Antonis Samara, Evangelos Vénizelos et une autre, dirigée par l’ancien Premier ministre, Georges Papandréou. Une leçon qui devait être méditée par tous les partis socialistes européens qui mettent en œuvre les politiques d’austérité et de « réformes structurelles » de la Commission européenne et du TSCG.
Les « plans de sauvetage » de la Grèce.....la suite ici --->http://www.filoche.net/2015/01/01/en-avant-syriza
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire