A six mois des municipales, les partis se mettent en ordre de bataille
Par Suzette BLOCH | AFP – il y a 40 minutesAFP/AFP/Archives - A six mois des élections municipales des 23 et 30 mars 2014, les forces politiques tentent de se mettre en ordre de bataille pour ce qui sera leur premier test national depuis l'arrivée de
A
six mois des élections municipales des 23 et 30 mars 2014, les forces
politiques tentent de se mettre en ordre de bataille pour ce qui sera leur
premier test national depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée.
Alors que les partis
sont encore dans la délicate phase de désignation des candidats et de
négociation des alliances, la campagne a débuté avec fracas avec la question
des Roms et la réforme des rythmes scolaires.
Les enjeux nationaux
sont toutefois loin de représenter les motivations principales des électeurs,
plus de six sur dix votant d'abord pour des considérations locales selon un
sondage Ifop/JDD.
La volonté de
"sanctionner la politique du président de la République et du
gouvernement" est toutefois exprimée par 26% des personnes.
Face à l'impopularité
de l'exécutif et un Front National en embuscade, la gauche pour faire aussi
bien qu'en 2008 -un bon cru- , table sur son ancrage local et la mobilisation
de son électorat.
"Si le national a
toujours un impact sur les élections locales, souvent au détriment du parti au
pouvoir, ce sont encore les thèmes locaux qui priment. Nos maires ont bien
travaillé, leur bilan peut les préserver de ce rejet national", assure à
l'AFP, le sénateur-maire PS de Dijon François Rebsamen. "Mais
plus les villes sont grandes, plus le national pèsera", avertit-il.
Le PS aura désigné ses
candidats d'ici un mois par des primaires (13 et 20 octobre) ou des votes
internes (10 et 17 octobre). Cinq primaires ouvertes sont prévues: Marseille,
Aix-en-Provence, Béziers, Le Havre et Boulogne-Billancourt.
C'est la première fois
que le PS et l'UMP (Nathalie Kosciusko-Morizet a été désignée ainsi tête de
liste à Paris) utilisent des primaires ouvertes pour des municipales.
Le FN espère créer la
surprise
Le PS espère
l'emporter à Avignon, Montauban, Albi, Nîmes, Perpignan. L'UMP porte ses
espoirs sur Toulouse, Angers, Reims, Caen et Metz.
Malgré l'appel du PS à
l'union dès le premier tour, les écologistes partiront en "autonomes"
"partout où cela sera possible" à l'exception de villes comme Béziers
"face au danger du FN". Les candidats sont désignés par un vote des
militants et "les logiques locales et le cas par cas prévalent sur une
stratégie nationale" souligne-t-on à Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
Au Front de gauche,
rien n'est simple. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Jean-Luc
Mélenchon (coprésident du Parti de gauche) s'affrontent sur la tactique. Le PG
prône l'autonomie dès le premier tour et les communistes qui dirigent des
villes avec le PS sont pour le "cas par cas". Le PCF ne dirige plus
qu'une seule ville de plus de 100.000 habitants - Saint-Denis
(Seine-Saint-Denis)- mais encore 806 communes avec environ 13.000 élus locaux.
Le PS entend leur ravir Saint-Denis, Dieppe, La Courneuve.
Les cadres PCF se
réunissent le 5 octobre pour désigner leurs chefs de file avant une validation
le lendemain en Conseil national. Les militants se prononceront fin octobre sur
la question des alliances.
A l'UMP, ébranlée par
ses querelles intestines, très peu imaginent une vague bleue. Mais le parti
compte sur un vote sanction contre Hollande pour faire basculer des villes de
30.000 à 100.000 ha et la prise de petites communes pour reprendre le Sénat à
la gauche, première étape de la reconquête.
"Plus de 85% des
candidats sont déjà investis", a assuré à l'AFP Jérôme Lavrilleux,
directeur de cabinet de Jean-François Copé.
La droite fait face
aux ambitions du FN, qui compte créer la surprise en gagnant plusieurs villes
comme Béziers, Tarascon ou Hénin-Beaumont et "faire élire plusieurs
centaines de conseillers municipaux", a expliqué à l'AFP Nicolas Bay,
responsable des élections. Autre enjeu, perturber le jeu politique en obligeant
des UMP à des alliances face aux risques de triangulaires. Il a déjà investi
plus de 623 têtes de listes (120 en 2008).
A l'UDI, une
commission nationale d'investiture s'est déjà "prononcée sur près de 600
des 1.100 villes de plus de 9.000 ha avec la désignation de 260 têtes de liste
et 340 chefs de file pour des listes d'union avec l'UMP", a indiqué à
l'AFP Eric Azières, chargé des élections. Seconde étape "qui commence,
celle des échanges nationaux entre l'UDI et l'UMP" en vue de listes
communes. "Le rapprochement avec le MoDem ne devrait pas changer
grand-chose car le MoDem n'est allié avec le PS que dans une dizaine de grandes
villes", précise M. Azières.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire