La UNE
Piège
Après plus
de trois années d’une effroyable détention, quatre hommes ont retrouvé la
liberté. Pour eux, pour leur famille et pour un pays entier le reste est
dérisoire. Mais il était dit que même en cette heure de concorde jusque sur les
bancs de l’Assemblée nationale, en cet instant où François Hollande pouvait
espérer tirer quelque satisfecit pour sa politique africaine, le chef de l’Etat
devrait faire face à une nouvelle polémique. Car les fermes démentis de
l’Elysée et du Quai d’Orsay, répétés tout au long de la journée d’hier, n’ont
pas suffi à étouffer la rumeur de la rançon versée par la France aux
terroristes d’Aqmi. Dans cette affaire - comme dans d’autres semblables -,
nulle preuve ne sera fournie, mais il ne fait guère de doute que de l’argent a
été versé par l’Etat, leur employeur Areva ou un pays tiers. Si le piège se
referme une fois de plus sur le pouvoir socialiste, c’est plus le résultat de
la posture présidentielle qu’en raison du paiement d’une rançon pratiquée par
tous les régimes. En affirmant de façon catégorique que jamais la France ne
céderait au chantage des preneurs d’otages, François Hollande affichait sa
volonté de ne pas financer le terrorisme dont Aqmi est l’une de ses figures les
plus abjectes. Il a pris le risque de se retrouver aujourd’hui démenti.
Personne ne peut penser que les chefs d’Aqmi aient lâché les Français sans
contrepartie.
Alors que l’incontestable succès de l’opération d’Arlit aurait dû
redonner du crédit à une parole présidentielle profondément dévaluée sur la scène
intérieure, la voilà un peu plus abîmée par cette histoire de rançon.
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