L'Éditorial de Jean-Claude Mailly - 23/10/2013
«ON NE JETTE PAS DE PIERRES SUR UN ARBRE QUI NE PORTE PAS DE FRUITS»
Article paru dans FO Hebdo 3091
Encore une fois, les employeurs éternuent et le gouvernement se précipite pour apporter les mouchoirs.
Ce fut récemment le cas avec «la remise» de l’impôt sur l’EBE au profit, apparemment, d’une augmentation temporaire de l’impôt sur les sociétés.
De fait, sans oser l’avouer, le gouvernement fait la part belle aux revendications des employeurs, au point qu’un ministre déclare qu’ils ont un lit de camp à Bercy!
Dans le même temps, les salariés se voient mis à contribution, de manière dure, sur les retraites ou le pouvoir d’achat. En Bretagne on assiste à une véritable hécatombe, notamment dans le secteur agroalimentaire.
Le service public est menacé dans ses missions, ce qui remet en cause son rôle républicain. Le gouvernement annonce 15 milliards de réduction des dépenses publiques et sociales et décide de près de 15 milliards d’euros de réduction d’impôt pour les entreprises! Cherchez l’erreur!
Pour ne prendre que ce dernier point, pourquoi ne pas mettre en place un impôt sur les bénéfices différent selon que ceux-ci sont investis ou distribués en dividendes? Taxer plus fortement ce qui va dans la poche des actionnaires relève tout simplement de ce que l’on doit appeler l’équité fiscale.
De même, comment ne pas exiger des grandes entreprises qu’elles paient l’impôt sur les sociétés quand certaines parviennent à y échapper, alors que les PME le paient plein pot.
Tout cela justifie pleinement notre revendication d’une réforme fiscale d’ensemble.
Rappelons en effet le double rôle de l’impôt: financer les services publics et corriger des inégalités.
Certes, cela n’est pas conforme à l’orthodoxie de la rigueur ou de l’austérité budgétaire en vigueur. Mais c’est justement pour cela que c’est indispensable.
Il ne suffit pas de s’émouvoir sur les sondages électoraux en se mettant des œillères en matière de politique économique et sociale. Ne confondons pas la cause et l’effet.
Enfin, mais cela ne fait que renforcer l’ensemble, comment ne pas s’étonner de certaines coïncidences.
La une de L’Express, selon laquelle les syndicats sont nuls, le procès de l’UIMM, un livre sorti et un à sortir et une lettre du ministre du Travail invitant à mettre tout à plat sous le prétexte de formation professionnelle.
Il n’y a pas de hasard; comme le dit l’adage, «on ne jette pas de pierres sur un arbre qui ne porte pas de fruits».
Cela ne nous détournera pas de notre rôle et de nos revendications, et ne fait que renforcer notre détermination. C’est en restant fidèles à notre comportement et à notre liberté que nous serons fidèles aux travailleurs.
C’est en combattant l’austérité économique et sociale que nous contribuons aussi à défendre la République et la démocratie. Car c’est en s’attaquant aux causes des problèmes qu’on change les effets et non le contraire.
Ce fut récemment le cas avec «la remise» de l’impôt sur l’EBE au profit, apparemment, d’une augmentation temporaire de l’impôt sur les sociétés.
De fait, sans oser l’avouer, le gouvernement fait la part belle aux revendications des employeurs, au point qu’un ministre déclare qu’ils ont un lit de camp à Bercy!
Dans le même temps, les salariés se voient mis à contribution, de manière dure, sur les retraites ou le pouvoir d’achat. En Bretagne on assiste à une véritable hécatombe, notamment dans le secteur agroalimentaire.
Le service public est menacé dans ses missions, ce qui remet en cause son rôle républicain. Le gouvernement annonce 15 milliards de réduction des dépenses publiques et sociales et décide de près de 15 milliards d’euros de réduction d’impôt pour les entreprises! Cherchez l’erreur!
Pour ne prendre que ce dernier point, pourquoi ne pas mettre en place un impôt sur les bénéfices différent selon que ceux-ci sont investis ou distribués en dividendes? Taxer plus fortement ce qui va dans la poche des actionnaires relève tout simplement de ce que l’on doit appeler l’équité fiscale.
De même, comment ne pas exiger des grandes entreprises qu’elles paient l’impôt sur les sociétés quand certaines parviennent à y échapper, alors que les PME le paient plein pot.
Tout cela justifie pleinement notre revendication d’une réforme fiscale d’ensemble.
Rappelons en effet le double rôle de l’impôt: financer les services publics et corriger des inégalités.
Certes, cela n’est pas conforme à l’orthodoxie de la rigueur ou de l’austérité budgétaire en vigueur. Mais c’est justement pour cela que c’est indispensable.
Il ne suffit pas de s’émouvoir sur les sondages électoraux en se mettant des œillères en matière de politique économique et sociale. Ne confondons pas la cause et l’effet.
Enfin, mais cela ne fait que renforcer l’ensemble, comment ne pas s’étonner de certaines coïncidences.
La une de L’Express, selon laquelle les syndicats sont nuls, le procès de l’UIMM, un livre sorti et un à sortir et une lettre du ministre du Travail invitant à mettre tout à plat sous le prétexte de formation professionnelle.
Il n’y a pas de hasard; comme le dit l’adage, «on ne jette pas de pierres sur un arbre qui ne porte pas de fruits».
Cela ne nous détournera pas de notre rôle et de nos revendications, et ne fait que renforcer notre détermination. C’est en restant fidèles à notre comportement et à notre liberté que nous serons fidèles aux travailleurs.
C’est en combattant l’austérité économique et sociale que nous contribuons aussi à défendre la République et la démocratie. Car c’est en s’attaquant aux causes des problèmes qu’on change les effets et non le contraire.
http://www.force-ouvriere.fr/
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