Les quatre otages français enlevés au Niger en 2010 sont libres
C'est ce qu'a annoncé François Hollande. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius et celui de la Défense, Jean-Yves Le Drian sont à Niamey (Niger) pour les récupérer.
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Daniel Larribe, Marc Féret, Thierry Dol et Pierre Legrand sont libres. Le président de la République, François Hollande, a annoncé mardi 29 octobre que les quatre otages kidnappés le 16 septembre 2010 à Arlit, au Niger, ont été libérés. Au moment de leur enlèvement, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ils travaillaient pour Areva et pour une filiale de Vinci.
Francetv info revient sur cette libération attendue depuis plus de trois ans.
Comment François Hollande a-t-il annoncé la nouvelle ?
C'est depuis Bratislava, en Slovaquie, que François Hollande a annoncé la libération des quatre otages français détenus au Sahel, lors d'une allocution officielle. Avant son discours, le président a appelé les familles des otages en personne. "J'ai tenu à les prévenir dès que j'ai connu la nouvelle." Soulignant "les trois ans d'épreuve pour ces ressortissants français, détenus par des geôliers sans scrupule", le chef de l'Etat a également insisté sur les "trois ans de souffrance pour les familles".
Comment ont réagi leurs familles ?
C'est évidemment un grand soulagement pour les familles des quatre otages, mobilisées depuis le premier jour pour faire libérer leurs proches. "Ça y est, c'est enfin arrivé !" s'est réjouie Pascale Robert, la mère de Pierre Legrand, au micro de BFMTV. "Le calvaire est terminé. Mais je n'ai pas désespéré, on y a toujours cru."
"Je suis heureuse, émue", a déclaré à l'AFP Brigitte Laur, la tante de Pierre Legrand. "On a tellement attendu… Merci à tous ceux qui nous ont soutenus, merci", a-t-elle ajouté, des sanglots dans la voix. "Après trois ans, on a du mal y croire."
Le comité de soutien des otages du Sahel avait multiplié les initiatives pour appeler à la libération des quatre Français. Le 22 juin, à l'occasion du 1 000e jour de détention, de nombreux soutiens s'étaient ainsi rassemblés.
Après l'annonce, René Robert, le grand-père de Pierre Legrand, a fait part de sa joie, avec une pensée pour les sept autres otages français toujours détenus dans le monde."J'espère que le processus va se poursuivre pour d'autres." Une joie partagée par Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011 au Mali par Aqmi. Il a exprimé "beaucoup de joie après la libération des quatre otages d'Arlit", mais "une énorme angoisse pour les autres otages". "Ceux qui restent aujourd'hui détenus au Mali sont des indépendants, des sans-grade qui n'ont pas derrière eux d'entreprise capable de disposer d'une manne financière pour les faire libérer."
Comment ont-ils été libérés ?
Cette libération semble valider la stratégie mise en place par François Hollande, comme l'a lui-même laissé entendre le chef de l'Etat à Bratislava : "Tout est toujours possible, à condition qu'on mène avec sérieux les démarches indispensables." L'Elysée n'a pas donné de détails sur la façon dont les quatre Français ont été libérés. Mais François Hollande a "exprimé toute sa gratitude au président nigérien", Mahamadou Issoufou, qui"a réussi à obtenir la libération de nos compatriotes". Très critiqué par les familles des otages dans sa décision d'intervenir au Mali, le chef de l'Etat a souligné que cette opération militaire avait pu "suspendre ces initiatives", mais "qu'elles avaient été immédiatement reprises" dès la fin du conflit.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a nié mardi tout "assaut" ou paiement de rançon, insistant que cette libération n'était pas liée aux récentes opérations militaires conduites par la France et la Minusma au Mali.
Interrogé à son tour, Jean-Yves Le Drian a balayé de la main tout paiement de rançon, rappelant le principe déjà revendiqué par François Hollande, lors de la libération d'otages au Cameroun en avril dernier : "La ligne du président Hollande a toujours été claire, on ne joue pas à cela", a assuré le ministre de la Défense sur France 2. Il a plutôt insisté surl'action du président nigérien : "Le président Issoufou a toujours estimé que c'était à lui d'agir puisqu'ils ont été enlevé au Niger avant d'être emmenés au Mali. (...) Il n'y a pas eu d'assaut. Il y a eu une initiative prise par les réseaux du président Issoufou qui a permis une libération sans heurt."
Quand et comment vont-ils rentrer en France ?
Le chef de l'Etat a indiqué que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense "sont partis pour Niamey", la capitale du Niger. C'est dans cette ville que Daniel Larribe, Marc Féret, Thierry Dol et Pierre Legrand sont arrivés mardi soir. Ils devraient arriver mercredi matin, en fin de matinée, en France.
"Ils sont en bonne forme", a assuré Laurent Fabius depuis Niamey. "Quand vous avez passé trois ans dans le désert et que vous faites face à une forêt de caméras, c'est un peu difficile. Mais ils sont en bonne forme." Selon Jean-Yves Le Drian, d'après les premiers éléments, les quatre hommes ont été "correctement traités" par leurs ravisseurs, et "nourris". Sur les première images tournées par France 2, les quatre Français apparaissent souriants, à la veille de leur retour à Paris.
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