Les États d’Europe protestent contre l’espionnage des États-Unis d’Amérique, qui précisent que ces activités concernent « avant tout » les menaces contre les Américains
Après la France et l’Allemagne, c’est le gouvernement espagnol qui accuse les États Unis. Selon le quotidien El Mundo dans son édition du 29 octobre, l’Agence nationale de la sécurité (NSA) américaine a espionné 60 millions d’appels téléphoniques dans ce pays entre décembre 2012 et janvier 2013.
Les révélations sur l’espionnage américain ont conduit les chefs d’État et de gouvernement européens à adopter le 24 octobre une déclaration commune appelant au « respect mutuel » entre l’Europe et les « États-Unis.
La Maison Blanche a fait face poliment mais en expliquant : « Il nous faut aussi faire en sorte que nos ressources de renseignement soient consacrées à soutenir notre politique étrangère et nos objectifs de sécurité nationale ». Il a été précisé que ces activités doivent être concentrées « avant tout » sur les menaces contre les Américains.
Cependant, malgré l’ampleur des révélations sur les pratiques de surveillance, aucun dirigeant n’a demandé la suspension d’un accord Union Européenne-États-Unis sur le transfert des données bancaires, ni une pause dans les négociations de libre-échange entre les deux blocs, comme l’a réclamé le responsable du parti social-démocrate allemand, Sigmar Gabriel.
Cette question de l’espionnage entre États censément alliés révèle les rapports de force : là où un pays européen consacre un budget de quelques dizaines, au mieux quelques centaines de millions à ses services secrets, le budget annuel de la NSA avoisine les 80 milliards de dollars. S’y ajoute celui consacré par le Département de la Défense et ses autres agences.
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