“Ils ont voté, et puis après ?” (Léo Ferré)
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Il s’est trouvé à l’Assemblée nationale quelques centaines de députés pour ratifier le TSCG, qui donne à la troïka (Union européenne-BCE-FMI) tous les pouvoirs d’imposer ses plans destructeurs.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Il s’est trouvé à l’Assemblée nationale quelques centaines de députés pour ratifier le TSCG, qui donne à la troïka (Union européenne-BCE-FMI) tous les pouvoirs d’imposer ses plans destructeurs.
Donc, ils ont voté. Et puis après ? Qui osera prétendre que cette majorité parlementaire PS-UMP, au parfum d’union nationale, agit conformément aux aspirations de la majorité du peuple ?
Au nom de l’objectif de ramener les déficits publics à 3 % du PIB puis à 0 % en 2017, le gouvernement soumet un budget d’austérité, planifie le démantèlement de la Sécurité sociale, remet en cause le Code du travail, étrangle les finances locales, privatise les services publics à tous les niveaux, multiplie réformes, « refondations », états généraux et autres conférences sociales par lesquels les organisations syndicales sont sommées de s’associer à ces plans, tandis qu’il accompagne les fermetures des sites à PSA, Sanofi, ArcelorMittal…
Qui osera prétendre que le passage du « changement maintenant » à « l’austérité tout de suite » est conforme à la démocratie ?
Toutes ces attaques sont portées au nom de la « nécessaire réduction du coût du travail ». Le « coût du travail » ? C’est le capital qui coûte. Des milliers de milliards d’euros ont été accordés gratuitement (ou quasiment) par la Banque centrale européenne (BCE) pour renflouer les banques, gonflant la dette des Etats et accroissant les déficits publics. Le paiement des intérêts de cette dette constitue, aujourd’hui, le premier budget de la France.
Les travailleurs et les jeunes savent où conduit cette politique du gouvernement Hollande-Ayrault, capitulant devant le FMI, la BCE et l’Union européenne : la Grèce, l’Espagne, le Portugal, le montrent à l’envi. Et que l’on nous épargne les discours sur la « reprise ». Comment reprise pourrait-il y avoir sur fond de chômage de masse, de destruction des emplois à statut, de régression du pouvoir d’achat ?
Le carcan de l’Union européenne, ses 3 %, ses plans, sa troïka, sa banque centrale doivent être brisés (1). Le combat contre le budget d’austérité et chacune des mesures et contre-réformes prises au nom de cette logique infernale, c’est le premier pas sur la voie de la reconquête de la démocratie et de la souveraineté du peuple, dans la perspective de l’abrogation du TSCG (et des traités précédents, à commencer par celui de Maastricht). Ce combat exige que soit préservée l’indépendance du mouvement ouvrier.
Pour et dans ce combat, le Parti ouvrier indépendant saura s’appuyer sur les résultats de la campagne menée six mois durant contre la ratification du TSCG. Les relations politiques nouées dans cette campagne constituent le socle à partir duquel le conseil fédéral national du Parti ouvrier indépendant pourra formuler des propositions, notamment en direction des milliers et milliers qui, avec les militants du POI, se sont engagés dans les comités pour l’unité contre la ratification et qui, dans les semaines qui viennent, chercheront à poursuivre l’action politique pour aider à forger l’unité pour bloquer les plans et contre-réformes dictés par la troïka et repris à son compte par le gouvernement Hollande-Ayrault.
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(1) Oui, il s’agit bien de les briser, et non de « réorienter la Banque centrale européenne » ou « la construction européenne », phrases creuses au nom desquelles, restant prisonniers de ce carcan… les députés du Front de gauche votent dans un même élan contre le TSCG et pour les emplois d’avenir qui, pourtant, en découlent.
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