Ayrault certifie à l’Assemblée que le traité européen (TSCG) « ne comporte aucune contrainte sur le niveau de la dépense publique »
Jean-Marc Ayrault, dans son discours hier devant les députés sur « les nouvelles perspectives européennes » a déclaré que la ratification du nouveau traité (TSCG) était une étape nécessaire, qu ’il s ’agissait de maintenir la France dans la zone euro. Il a ajouté qu ’un non serait l ’effondrement de l ’union monétaire européenne. Il a plaidé en faveur de l ’Union européenne pour laquelle, néanmoins, une « réorientation » est nécessaire afin qu ’elle se « réconcilie avec ses citoyens ».
Il a affirmé que « le traité lui-même ne comporte aucune contrainte sur le niveau de la dépense publique ». Selon lui, avec le traité qui reprend la « règle d ’or » imposant aux États qui l’auront adopté de ne pas dépasser, à moyen terme, un déficit « structurel » égal à 0,5% du PIB, « la souveraineté budgétaire restera au Parlement ».
Avant le vote de ratification du TSCG par les députés le 9 octobre et par les sénateurs le 11, le gouvernement se livre à de délicats calculs pour savoir s ’il va pouvoir se passer des voix de la droite. En effet, l ’UMP votera évidemment pour ce traité signé début mars dernier par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Jeudi dernier sur France 2, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait reconnu que le TSCG n ’avait pas été juridiquement renégocié par François Hollande.
Le refus de voter cette ratification par certains députés du PS s ’ajouterait à la défection annoncée des députés du Front de gauche et de la plupart des élus écologistes (EELV).
Un mensonge pur et simple
Dans son discours à la manifestation du 30 septembre à Paris, Daniel Gluckstein répondait à l ’avance au Premier ministre :
(…)Aujourd’hui même en France, le gouvernement s’apprête dans les prochains jours à faire ratifier le TSCG. Et il veut le faire en s’appuyant sur les députés de l’UMP. Dans le même temps, il vient de présenter son budget : 30 milliards d’efforts, dont on nous dit que ce sont des efforts « équitablement partagés ».
Camarades, ces efforts « équitablement partagés » sont un mensonge pur et simple. En même temps que la loi sur le budget, le gouvernement présente un projet de loi de programmation financière sur cinq ans. Sur les cinq années qui viennent, de 2012 à 2017, ce sont 330 milliards d’euros qui doivent être ponctionnés pour réduire les déficits. Et sur ces 330 milliards d’euros, ils veulent prélever 100 milliards d’euros sur la Sécurité sociale, sur notre Sécurité sociale, notre salaire différé, notre droit collectif comme classe ouvrière à être soigné, à être protégé.
Camarades, rien qu’en 2013, on nous parle de 30 milliards d’efforts d’un côté. Mais le premier budget de l’Etat, ce sont les intérêts de la dette — une dette totalement fabriquée pour les besoins de la spéculation — versés aux spéculateurs : 46 milliards d’euros. A-t-on besoin de thèses, a-t-on besoin de colloques, a-t-on besoin d’audits pour dire purement et simplement que cette dette doit être annulée ?
Bien évidemment, il est une question que tout le monde se posera : pourquoi ce gouvernement, qui prétend être de gauche, s’acharne-t-il à rembourser la dette ? Pourquoi ce gouvernement, qui prétend être de gauche, approuve-t-il le rapport Sartorius qui liquide 8 000 emplois à PSA ? Pourquoi approuve-t-il le plan Mittal qui liquide Arcelor Florange ? Pourquoi refuse-t-il d’abroger la loi Bachelot qui liquide nos hôpitaux ? Pourquoi refuse-t-il d’abroger la LRU qui privatise les universités ? Pourquoi refuse-t-il d’abroger la honteuse réforme des retraites contre laquelle des millions de travailleurs se sont dressés en grève et en manifestations en 2010 ? Pourquoi refuse-t-il de revenir sur les privatisations ? Pourquoi vient-il de faire voter à l’Assemblée nationale, par la totalité des députés de gauche appuyés par des députés UMP, de prétendus « emplois d’avenir » qui ne sont rien d’autre que le CPE qui a été rejeté il y a six ans par la mobilisation des jeunes et de la classe ouvrière ?
Camarades, si ce gouvernement, qui se prétend de gauche, prend ces mesures qui n’ont rien à envier à celles du gouvernement Sarkozy, c’est pour une seule raison : c’est son refus de rompre avec l’Union européenne, son refus de rompre avec la dictature de la classe capitaliste. Et cette classe capitaliste et ces spéculateurs disent à ce gouvernement : puisque tu refuses de rompre, il faut que tu ailles jusqu’au bout, que tu prennes en charge toutes les attaques contre la classe ouvrière et la jeunesse. Et c’est pourquoi il met en place cette conférence sociale dans laquelle il cherche à associer les organisations syndicales à ce que Hollande a appelé le « compromis historique » pour baisser le coût du travail.
Alors, une seule question est posée au mouvement ouvrier en ces derniers jours de septembre 2012 : l’austérité serait-elle plus acceptable lorsqu’elle vient d’un gouvernement de gauche que lorsqu’elle vient d’un gouvernement de droite ? Faudrait-il accepter l’austérité ? Faudrait-il accepter les plans de destruction parce que le gouvernement s’appelle Hollande-Ayrault et qu’il ne s’appelle plus Sarkozy-Fillon ? (…) La suite en vidéo en cliquant ici
Rejoindre le POI !
Réunir et participer aux comités pour l ’unité contre le TSCG pour qu ’ils deviennent des comités pour l ’unité contre toutes les attaques et contre le « compromis historique » !
(Extrait de la prise de parole de D. Gluckstein à la manifestation du 30 septembre à Paris – conclusion)
(…) Dans notre pays aussi, une force a commencé à se constituer. Dans le combat contre la ratification du traité TSCG, par milliers et par milliers, des travailleurs, des militants de toutes tendances, des militants syndicaux de toutes confédérations, mais aussi des militants politiques du Parti socialiste, du Parti communiste, du Parti de gauche, du POI, d’autres partis et associations ont commencé à constituer ensemble des comités pour l’unité contre la ratification, c’est-à-dire contre la dictature de la troïka. Ces militants de toutes tendances ont commencé à agir ensemble dans le but commun. Faudrait-il que cela s’arrête sous prétexte que le 9 ou le 10 octobre la forfaiture serait votée à l’Assemblée nationale ? Non camarades, il est hors de question que cela s’arrête. Que les comités contre la ratification deviennent demain des comités pour l’abrogation du TSCG ! Qu’ils deviennent des comités pour l’unité contre toutes les attaques, contre toutes les contre-réformes et contre le « compromis historique » ! Qu’ils aident à réaliser l’unité et l’indépendance du mouvement ouvrier, qu’ils aident de cette manière à préparer le mouvement de millions et de millions qui balaiera tous les plans réactionnaires en France et en Europe !
Voilà l’objectif qu’il nous faut à présent nous assigner. Pour cela, il y a des instruments : un journal, Informations ouvrières, qui, toutes les semaines, informe les travailleurs et les jeunes sur la réalité de la politique de l’Union européenne et du gouvernement, et un parti, le Parti ouvrier indépendant, qui s’est constitué dans le seul objectif d’aider les travailleurs, les jeunes, les exploités, les opprimés à rassembler leurs forces pour en finir avec la misère, avec le chômage et avec les politiques de destruction.
Il est clair que le plan d’austérité du gouvernement Hollande-Ayrault, d’une manière ou d’une autre, dans les mois qui viennent, devra être défait. C’est notre objectif.
Dehors l’Union européenne, ses traités, la troïka !
Vive l’union des peuples, des classes ouvrières d’Europe, dans un même combat contre l’Union européenne ! A bas l’exploitation !
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