Le triomphe de Christiane Taubira à La Rochelle
La ministre de la Justice, qui n'a pas sa carte au PS, a été la ministre la plus chaleureusement accueillie par les militants à l'université d'été du parti.
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Ce devait être la journée de Manuel Valls. Ce fut aussi celle de son "amie" Christiane Taubira. Le ministre de l'Intérieur, qui a certes délivré un discours offensif, samedi 24 août à La Rochelle, s'est fait voler la vedette par sa collègue de la Justice lors de l'université d'été du Parti socialiste. Celle qui n'a pas sa carte au PS semble paradoxalement être devenue l'égérie des militants socialistes.
Christiane Taubira est arrivée sur place en milieu d'après-midi sous les applaudissements chaleureux d'une inhabituelle haie d'honneur de militants. La ministre devait participer à un atelier intitulé "Justice partout, ingérence nulle part. La fin du sarkozysme judiciaire", dans une petite salle de conférence. Mais devant l'engouement suscité par sa venue, les organisateurs ont dû, en toute hâte, déplacer l'événement dans le grand auditorium de 800 places…
"Je ne cherche pas à séduire, je cherche à convaincre"
En quarante-cinq minutes, Christiane Taubira a comblé son auditoire en alternant piques, pointes d'humour, accents lyriques et attaques acides contre le bilan de la droite en matière de justice. Le tout sur un ton posé et méthodique, loin des embardées sonores de Manuel Valls le matin.
Sur le fond, Christiane Taubira ne lâche rien de sa réforme pénale tant critiquée par le ministre de l'Intérieur, auquel elle a délivré, sans jamais le nommer, une cinglante réplique. La peine de probation, mesure phare du texte confirmée par la ministre, a été avalisée par "un jury de consensus" dans lequel siégeaient notamment "un commissaire divisionnaire et un colonel de gendarmerie", a-t-elle souligné avec ironie.
"Je ne cherche pas à séduire, je cherche à convaincre", a-t-elle tonné, avant de conclure, comme à son habitude, par une citation. Cette fois, elle emprunte les mots de Victor Hugo : "On ne vient pas au vrai par une route oblique. Sois juste, c'est ainsi que l'on sert la République." Les arbitrages gouvernementaux entre la Place Vendôme et la Place Beauvau risquent de donner quelques sueurs froides à François Hollande et à Jean-Marc Ayrault.
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