Réformisme et marxisme à l’épreuve de la crise
mardi 27 août 2013
Les événements récents en Turquie et en Grèce, comme l’instabilité sociale grandissante dans de nombreux autres pays européens, sont une expression de la maturation des prémisses de la future révolution européenne. Pour l’heure, les secousses les plus violentes se sont produites dans les pays les plus fragiles du continent. L’économie de la Grèce a connu un véritable effondrement. Le Portugal et l’Espagne sont sur la même voie. Mais prochainement, les puissances européennes les plus importantes – l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France – seront, elles aussi, aspirées dans le tourbillon d’une instabilité politique et sociale croissante.
Prémisses de la révolution
Karl Marx et Frédéric Engels nous ont expliqué quels sont les ressorts fondamentaux d’une époque révolutionnaire et notamment comment, à un certain stade du processus historique, le développement de la technique et des forces productives se heurte aux limites de l’ordre social existant. Dans la préface de sa Critique de l’économie politique(1859), Marx résume brillamment les conclusions générales auxquelles il était arrivé à ce sujet : « Le résultat général auquel j’arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut brièvement se formuler ainsi : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociale déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. A un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient, ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. »
Ces lignes remarquables décrivent le point auquel le capitalisme est arrivé aujourd’hui, en général – c’est-à-dire à l’échelle mondiale – et en Europe en particulier. Le système atteint ses limites. Il ne peut plus développer les moyens de production ou en tout cas ne peut les développer qu’au détriment des conditions d’existence de la masse de la population. Le marché mondial ne peut plus absorber la masse colossale de marchandises que les moyens de production existants peuvent produire. Non pas qu’il n’y ait plus de besoins à satisfaire : la majeure partie de l’humanité vit dans la misère. Mais l’offre dépasse la demande à une échelle massive. Pendant des décennies, les capitalistes, leurs banques et leurs gouvernements ont cherché à repousser cette perspective par une expansion colossale du crédit, de sorte que la masse de capitaux en circulation était beaucoup plus importante que les richesses réelles produites....
Pour lire la suite de l'article,cliquer sur le lien ci-contre --->article=1979
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire