Crise syrienne : recul des Bourses et pétrole en hausse |
Dans le sillage des Bourses asiatiques, les places financières européennes ont ouvert en baisse mercredi. Les marchés asiatiques ont affiché une nette baisse mercredi, Tokyo reculant notamment de 1,51 %, et les prix du pétrole continuaient de grimper, les marchés s'inquiétant d'une éventuelle intervention militaire des Occidentaux en Syrie, après l'attaque présumée à l'arme chimique du régime de Damas. Comme les places européennes et américaines la veille, les Bourses asiatiques prenaient en compte un retour du risque géopolitique. Mardi, en clôture, la Bourse de Paris a plongé de 2,42 % et celle de Francfort de 2,28 %. Madrid et Milan ont respectivement décroché de 2,96 % et 2,34 %. Londres a limité ses pertes à 0,79 %. Les Bourses des pays arabes sont celles qui ont le plus tremblé face aux tensions régionales. La place de Dubaï a ainsi plongé de 7 %, sa plus forte perte quotidienne depuis la crise financière de 2009 qui avait profondément affecté l'économie de l'émirat. Wall Street a aussi vacillé, son indice vedette, le Dow Jones, lâchant 1,14 %. Le cours du pétrole, lui, continuait de grimper, après avoir atteint la veille leur plus haut niveau depuis dix-huit mois (pour le WTI) et six mois (pour le brent). La Syrie est un tout petit producteur de pétrole (quelques milliers de barils de pétrole par jour) mais les marchés craignent qu'une intervention internationale ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient, région-clé pour le brut. Par ailleurs, l'or, traditionnelle valeur refuge, était en hausse. L'once d'or a fini à 1 419,25 dollars mardi soir, contre 1 377,50 dollars vendredi. |
Le ministre de la défense américain, Chuck Hagel, en tournée en Asie, a prévenu mardi que les forces armées des Etats-Unis étaient "prêtes" pour une action militaire si le président Barack Obama donnait son aval. |
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Accor revient dans le vert |
Le groupe hôtelier français a dit mercredi avoir renoué avec les bénéfices au 1er semestre, avec un gain de 34 millions d'euros grâce à une activité soutenue, mais reste prudent pour l'ensemble de 2013. Son résultat net d'exploitation a en revanche baissé de 6,6 %, à 198 millions d'euros, mais beaucoup moins qu'au premier semestre 2012 (- 532 millions d'euros) quand il avait été affecté par la cession de Motel 6. Le chiffre d'affaires du leader européen de l'hôtellerie a lui très légèrement reculé de 0,9 %, à 2,694 milliards d'euros au premier semestre. A périmètre et taux de change constants, il a en revanche augmenté de 1,8 %. Au premier semestre, Accor a enregistré une bonne activité du segment haut et milieu de gamme. Durant l'été, l'activité est restée soutenue et la tendance devrait se poursuivre au second semestre de l'année, indique le groupe. |
Il n'empêche que le sixième groupe hôtelier mondial, désormais présidé par le financier Sébastien Bazin, a fait état de prévisions annuelles défensives. Il prévoit en 2013 un résultat d'exploitation compris entre 510 et 530 millions d'euros, contre 526 millions en 2012. |
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Bouygues : bénéfice et objectifs en recul |
Le groupe diversifié Bouygues a annoncé mercredi une chute de 32 % de son bénéfice netau premier semestre et revu en baisse ses objectifs de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année. Le résultat net des six premiers mois de 2013 est tombé à 188 millions d'euros, plombé par une perte au premier trimestre liée à la télévision (TF1) et aux télécoms. Entre janvier et juin, le chiffre d'affaires du groupe s'est replié de 2 % à 15,21 milliards d'euros. Bouygues table désormais sur un chiffre d'affaires annuel "entre 33,2 milliards d'euros et 33,4 milliards d'euros",contre 33,45 milliards d'euros visés jusque-là. |
Bouygues Construction, filiale du groupe Bouygues, a annoncé mercredi avoir remporté deux gros contrats à Hongkong et aux Etats-Unis, pour un montant total de plus de 1,5 milliard d'euros. Le premier, qui se chiffre à 1,15 milliard d'euros, vise à réaliser un tunnel routier sous-marin de 4,2 km de long à Hongkong. Le second, d'une valeur de 400 millions d'euros, concerne un projet de développement immobilier à Miami, aux Etats-Unis. |
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La chute de la roupie s'accélère |
La roupie indienne accélérait sa baisse mercredi matin et la Bourse de Bombay trébuchait, en raison des inquiétudes sur l'état des finances du pays et l'éventualité d'une intervention militaire des Occidentaux en Syrie. La devise indienne, qui ne cesse de perdre de sa valeur depuis plusieurs semaines, accélérait sa chute mercredi en lâchant 3,56 % face au dollar américain et atteignait un nouveau record de faiblesse. Elle valait 68,60 roupies pour 1 dollar mercredi matin, un nouveau plus bas historique, contre 66,24 mardi soir à la clôture. Depuis le 1er janvier 2013, la roupie a perdu près d'un quart de sa valeur, puisqu'elle valait 55 roupies pour 1 dollar à la fin de 2012. |
Outre les problémes du pays (déficit public élevé, croissance en berne, manque de confiance des investisseurs...), la roupie pâtit de l'annonce par la Fed d'un prochain ralentissement de ses achats d'actifs, qui alimente des mouvements de sortie de capitaux hors des pays émergents. |
TEXTOS |
Eurazeo : la société d'investissement est repassée dans le vert au premier semestre, annonçant mercredi un bénéfice net de 328,8 millions d'euros contre une perte de 126,6 millions d'euros pour la même période l'an passé. Le chiffre d'affaires consolidé est ressorti à 1,1 milliard d'euros au deuxième trimestre, en baisse de 1,8 % sur un an. Pour le semestre, il a diminué de 2,2 % à 2,1 milliards.
Zone euro : le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a déclaré mardi que le montant de 11 milliards d'euros évoqué par le FMI au sujet de l'aide supplémentaire dont la Grèce pourrait avoir besoin d'ici à 2015 n'était "pas complètement irréaliste".
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Allemagne : la hausse du moral des consommateurs outre-Rhin va marquer une pause, les ménages affichant leur prudence face au redressement jugé encore poussif de l'économie allemande, selon des chiffres de l'institut GfK.
Suisse : la ministre des finances, Eveline Widmer-Schlumpf, devrait présenter mercredi un accord visant à régler définitivement le litige fiscal avec les États-Unis, a affirmé mardi la Radio télévision suisse.
Automobile : Nissan a annoncé mardi qu'il prévoyait de lancer ses premières voitures sans conducteur, intégralement gérées par ordinateur, dès 2020.
Retraites : les risques de pénibilité, qui vont être davantage pris en compte dans le cadre de la réforme des retraites, concernent"un salarié sur cinq", soit "plus de 100 000 personnes" partant à la retraite chaque année, a affirmé mercredi la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine.
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7 milliards d'euros |
C'est le montant que pourrait atteindre l'ardoise laissée par la précédente majorité politique liée à des contentieux communautaires, selon la Cour des comptes. Dans un référé de six pages adressé fin mai au ministère de l'économie et rendu public mardi, la Cour évoque ces deux contentieux distincts portant sur des règles fiscales qui favorisaient les entreprises nationales par rapport aux autres et ont donc été invalidées par la Cour de justice de l'Union européenne. Le coût de l'ensemble des deux contentieux, soit 7 milliards, ont été provisionnés dans la trajectoire budgétaire du quinquennat adoptée à l'été 2012, a précisé Bercy. "Les incidences budgétaires pourraient s'étaler jusqu'en 2015", affirme la Cour des comptes, attribuant le dysfonctionnement à "un défaut manifeste d'information et de coordination entre les services" de Bercy. Une hypothèse peu appréciée au ministère de l'économie pour qui "un tel contentieux ne peut pas ne pas être connu". "Ce n'est pas un problème d'information entre les services", ajoute-t-on en soulignant l'énormité de la somme en jeu. |
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Pour qui travaillons-nous ? Variations sur un thème de Milton Friedman
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Ainsi, donc, comme chaque année en juillet, certains instituts libéraux et certains journalistes reprennent-ils le thème du « jour de la libération fiscale ».
Le calcul de l'association Contribuables associés est simple : la part des dépenses publiques dans le PIB devant être de 57,1 % en 2013, nous travaillons 57,1 %*365 = 208 jours par an pour l'Etat, donc jusqu'au 28 juillet. Ce n'est qu'à partir du 29 juillet que nous travaillons pour nous. Contribuables associés écrit ainsi : « Plus de la moitié du revenu moyen des Français est donc dépensé par des élus bien souvent clientélistes et une bureaucratie de plus en plus inefficace... Le 29 juillet marque le jour à partir duquel les Français deviennent, en moyenne, enfin libres du joug de la bureaucratie ».
L'Institut Molinari fait un calcul légèrement différent : il rapporte le poids des cotisations sociales, de l'impôt sur le revenu et de la TVA au salaire super-brut du salarié moyen. Aboutissant à 56,3%, il fixe le jour de libération fiscale et sociale des salariés français au 26 juillet.
Reprenant ces deux études, Yves de Kerdel écrit dans le Figaro du 30 juillet : « chacun d'entre nous passe en moyenne sept mois à ne travailler que pour remplir les poches de l'Etat ».
Déjà, en 1974, Milton Friedman, Prix Nobel d'économie, avait proposé d'instaurer « une nouvelle fête nationale, le Jour de l'Indépendance personnelle, le jour de l'année où nous cessons de travailler pour payer les dépenses du gouvernement et où nous commençons à travailler pour les biens que nous choisissons (individuellement ou à plusieurs) selon nos besoins et nos désirs »[1].
Ces points de vue souffrent malheureusement de trois défauts. Ils oublient d'abord que l'Etat est aussi un producteur. En 2012, 18 % du PIB français est produit par les administrations. L'enseignante, l'infirmier, l'aide-soignante, les gardes maternelles, l'éboueur... fournissent des services aux ménages. Si ceux-ci n'étaient pas fournis par l'Etat, les collectivités locales ou les hôpitaux, les ménages devraient les payer. Les parents devraient rémunérer les enseignants de leurs enfants. Chacun devrait souscrire une assurance privée pour la maladie, d'autant plus coûteuse qu'il est en mauvaise santé ou qu'il a des enfants. Toutes les routes devraient être payantes.
Ils oublient, aussi et surtout, qu'une partie importante des dépenses publiques sont des transferts aux ménages, que les bénéficiaires dépensent à leur guise, qu'ils s'agissent des retraites, des prestations familiales, des indemnités maladie-maternité-chômage, du revenu de solidarité active, etc...
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Lu sur le blog de l'OFCE
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Retraites : le choix de la hausse des prélèvements |
Le Figaro Economie : Retraites. Le gouvernement se contente d'une réforme a minima |
The Wall Street Journal : Les craintes d'une intervention militaire en Syrie choquent les marchés et secouent les prix du pétrole |
Financial Times : Les difficultés de JPMorgan prennent de l'ampleur, les autorités américaines lui réclament 6 milliards de dollars |
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