Par FRANÇOIS SERGENT
Les centaines de
Syriens gazés à la Ghouta auront-ils eu finalement raison de la
pusillanimité de l’Occident ? Hollande comme Cameron et Obama paraissent
cette fois-ci décidés à «punir» (sic) Bachar al-Assad. Après
deux ans et demi de guerre et de répression, après 100 000 morts.
L’usage des armes chimiques contre des populations civiles est certes une
infamie et une obscénité, pour reprendre l’emphase soudain outrée du président
français ou du secrétaire d’Etat américain, mais cela fait des mois
qu’Al-Assad tue et torture son peuple, massacre et brise son pays.
L’indignation occidentale paraît bien tardive et sélective. Quels sont les
objectifs des frappes ciblées promises par les stratèges en chambre français et
américains ? En quoi vont-elles convaincre le «boucher de Damas»
d’arrêter le massacre ? Alors que l’on dit dans le même temps ne pas vouloir
son départ.
La communauté des nations n’a su ni voulu soutenir et armer
l’opposition lorsqu’elle était encore laïque, nationale et démocratique. Il n’y
avait pas de jihadistes en Syrie il y a deux ans. La Syrie est devenue le
cimetière des promesses non tenues et de la rhétorique vide de l’Occident. Où
sont les zones tampons, les lignes rouges ? Où en est la
reconnaissance de l’opposition ou l’engagement de livrer des armes ? Cette
absence de volonté politique a laissé le champ libre aux islamistes et aux
parrains russes, iraniens ou saoudiens. Ce n’est pas une opération mal ficelée
aux bases légales douteuses qui sauvera les Syriens.
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