RETRAITES : UN COMPTE PÉNIBILITÉ EN VIGUEUR À PARTIR DU 1ER JANVIER 2015
Le 27 août 2013 à 11h59 , mis à jour le 27 août 2013 à 12h46
Le leader de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, s'adresse à la presse, le 27 août 2013 à Matignon à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre sur la réforme des retraites, © 2012 AFP
Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a indiqué mardi à Matignon qu'un compte pénibilité, financé en partie par les employeurs, serait mis en oeuvre à partir du 1er janvier 2015 dans le cadre de la réforme des retraites.
"Sur la pénibilité, il y aura une participation des employeurs avec la volonté de mettre en place le compte à partir du 1er janvier 2015", a annoncé M. Mailly à l’issue d’une rencontre avec Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres à Matignon.
"Ca, c’est quelque chose auquel syndicalement nous sommes très attachés depuis longtemps", a salué M. Mailly, pour lequel sur la pénibilité, "ça avance plutôt dans le bon sens".
"La pénibilité ne peut selon nous être financée que par une cotisation de tous les employeurs" et non des salariés, a toutefois mis en garde le dirigeant de FO. "Il y aura une participation financière des employeurs", a-t-il martelé.
Selon Jean-Claude Mailly, des "bonifications" seraient mises en place pour les salariés actuellement en situation de pénibilité, car le compte ne devrait concerner que les nouveaux entrants sur le marché du travail.
"On nous a demandé si nous étions d’accord pour un cadre législatif et nous avons dit oui pour le cadre et après, Michel Sapin (ministre du Travail) nous a confirmé que ce serait (une négociation) par branche", a ensuite confié Philippe Pihet, responsable FO des retraites.
M. Mailly a par ailleurs redit son opposition à toute hausse de la durée de cotisation, envisagée par le gouvernement (43 ans en 2035). "C’est le marqueur de toutes les réformes de retraites depuis vingt ans", a-t-il déploré.
Départ vers 67 ans
"Aujourd’hui, on entre sur le marché du travail en moyenne à 23 ans et demi, cela veut dire que les jeunes vont partir à taux plein vers 67 ans, je n’appelle pas ça le progrès social", a-t-il dénoncé.
Selon M. Mailly, "ça justifie pleinement le 10" septembre, date d’une mobilisation à l’appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires.
Enfin, "sur le financement, j’ai rappelé que nous n’étions pas opposés à la hausse des cotisations patronales ou salariales", a expliqué le dirigeant syndical.
Mais pour M. Mailly, une éventuelle baisse des cotisations familiales des entreprises devrait être compensée par une hausse sur les retraites ou l’assurance-chômage.
"On a demandé des éclaircissements sur les déclarations du patron du Medef", Pierre Gattaz, a de son côté indiqué M. Pihet.
La veille, le président du Medef s’était félicité à l’issue de sa rencontre avec M. Ayrault d’avoir obtenu une "ouverture" avec une "réflexion" du gouvernement sur une baisse du coût du travail, qui pourrait compenser une hausse des cotisations sociales pour financer les retraites.
Selon M. Pihet, le chef du gouvernement et les ministres leur ont assuré que "ce n’est pas nouveau" et que des réflexions sont déjà menées dans le cadre du Haut conseil au financement de la protection sociale.
Les membres du gouvernement "nous ont confirmé qu’ils envisagent éventuellement de faire un geste là-dessus", a rapporté M. Pihet, ajoutant ne pas avoir de précision sur le calendrier d’une telle baisse des cotisations familiales des entreprises.
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