La classe politique divisée sur une intervention en Syrie
Reuters – il y a 3 heuresReuters/Reuters - Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'intervenir militairement en Syrie serait une "erreur gigantesque". Une possible intervention militaire occidentale en Syrie divise la classe politique française,
PARIS
(Reuters) - Une possible intervention militaire occidentale en Syrie divise la classe politique française,
où certains responsables évoquent le risque d'une déstabilisation de la région
et appellent à privilégier l'option politique.
Le scénario d'une
intervention dans le pays, théâtre d'affrontements sanglants depuis plus de
deux ans, se précise depuis le bombardement chimique présumé près de Damas la
semaine dernière qui aurait fait plus de 1.000 morts.
Le ministre français
des Affaires étrangères, Laurent Fabius,
a jugé lundi que toutes les options étaient sur la table et dit qu'une décision
serait prise dans les jours qui viennent concernant la réponse à apporter à
cette attaque.
Invité mardi sur i
"Bien sûr que les
images (du bombardement dans la Ghouta orientale mercredi dernier) sont
choquantes mais on ne peut décider une intervention militaire (...) sur des
images (...) alors qu'on ne sait rien, des preuves en sable", a-t-il dit.
"Le passé nous a
démontré qu'il y avait beaucoup de mensonges dans ce type
d'interventions", a-t-il souligné, citant entre autres les affirmations
portant sur la présence "d'armes de destruction massive" en Irak et
rappelant le "non héroïque de Jacques Chirac à la guerre en Irak" en
2003.
En intervenant en
Syrie, "on se met en dehors de la légalité internationale, en dehors des
règles de l'Onu, on va aider (...) des rebelles dominés par les islamistes
radicaux, qui mettront en place la charia, qui menaceront les femmes, les
chrétiens, les Alaouites qui sont tout de même deux millions et qui seront
immédiatement victimes de massacres", a-t-il dit.
"ERREUR
GIGANTESQUE"
À l'extrême gauche,
Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'intervenir militairement en Syrie serait une
"erreur gigantesque, peut-être le seuil d'une guerre beaucoup plus large
que toutes celles que nous avons vues dans cette région".
"Nous savons que
les Nord-Américains ont l'habitude d'utiliser n'importe quelle sorte d'argument
pour justifier une intervention militaire, cette fois-ci, c'est le gaz", a
dit le coprésident du Parti de gauche, sur BFM TV RMC, appelant à travailler à
une "solution politique".
Lundi, le PCF avait,
de même, appelé le gouvernement français à privilégier l'option politique et
mis en garde contre une intervention militaire qui constituerait "un degré
supplémentaire dans l'inacceptable".
Europe-Ecologie-Les-Verts
(EELV) a pour sa part demandé en fin de semaine dernière au gouvernement de
Jean-Marc Ayrault et à l'Union européenne "de prendre des mesures
immédiates pour protéger les civils, en particulier contre les bombardements de
l'aviation et l'artillerie de l'armée syrienne".
À l'UMP, l'option
d'une intervention hors du cadre du Conseil de sécurité de l'Onu divise.
L'ancien ministre des
Affaires étrangères Alain Juppé a appelé à "s'affranchir des
blocages" qui persistent au Conseil de sécurité de l'Onu et à apporter une
aide militaire à la "résistance syrienne".
"La seule
alternative, c'est la poursuite du martyre du peuple syrien. Il ne faudra plus,
alors, continuer à verser des larmes de crocodile. Il nous restera le silence
de la complicité", conclut-il.
Un appel à agir hors
du cadre de l'Onu rejeté par l'ex-ministre UMP Bruno Le Maire, qui estime que
"toute intervention militaire ne doit se faire qu'avec les Nations
unies."
Selon l'Onu, plus de
100.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement contre
le régime de Bachar al Assad en mars 2011. Près de deux millions de Syriens ont
fui à l'étranger.
Marine Pennetier, avec
Jean-Baptiste Vey, édité par Patrick Vignal et Gilles Trequesser
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