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mardi 27 août 2013

La classe politique divisée sur une intervention en Syrie

La classe politique divisée sur une intervention en Syrie




PARIS (Reuters) - Une possible intervention militaire occidentale en Syrie divise la classe politique française, où certains responsables évoquent le risque d'une déstabilisation de la région et appellent à privilégier l'option politique.
Le scénario d'une intervention dans le pays, théâtre d'affrontements sanglants depuis plus de deux ans, se précise depuis le bombardement chimique présumé près de Damas la semaine dernière qui aurait fait plus de 1.000 morts.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé lundi que toutes les options étaient sur la table et dit qu'une décision serait prise dans les jours qui viennent concernant la réponse à apporter à cette attaque.
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"Bien sûr que les images (du bombardement dans la Ghouta orientale mercredi dernier) sont choquantes mais on ne peut décider une intervention militaire (...) sur des images (...) alors qu'on ne sait rien, des preuves en sable", a-t-il dit.
"Le passé nous a démontré qu'il y avait beaucoup de mensonges dans ce type d'interventions", a-t-il souligné, citant entre autres les affirmations portant sur la présence "d'armes de destruction massive" en Irak et rappelant le "non héroïque de Jacques Chirac à la guerre en Irak" en 2003.
En intervenant en Syrie, "on se met en dehors de la légalité internationale, en dehors des règles de l'Onu, on va aider (...) des rebelles dominés par les islamistes radicaux, qui mettront en place la charia, qui menaceront les femmes, les chrétiens, les Alaouites qui sont tout de même deux millions et qui seront immédiatement victimes de massacres", a-t-il dit.
"ERREUR GIGANTESQUE"
À l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'intervenir militairement en Syrie serait une "erreur gigantesque, peut-être le seuil d'une guerre beaucoup plus large que toutes celles que nous avons vues dans cette région".
"Nous savons que les Nord-Américains ont l'habitude d'utiliser n'importe quelle sorte d'argument pour justifier une intervention militaire, cette fois-ci, c'est le gaz", a dit le coprésident du Parti de gauche, sur BFM TV RMC, appelant à travailler à une "solution politique".
Lundi, le PCF avait, de même, appelé le gouvernement français à privilégier l'option politique et mis en garde contre une intervention militaire qui constituerait "un degré supplémentaire dans l'inacceptable".
Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) a pour sa part demandé en fin de semaine dernière au gouvernement de Jean-Marc Ayrault et à l'Union européenne "de prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, en particulier contre les bombardements de l'aviation et l'artillerie de l'armée syrienne".
À l'UMP, l'option d'une intervention hors du cadre du Conseil de sécurité de l'Onu divise.
L'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a appelé à "s'affranchir des blocages" qui persistent au Conseil de sécurité de l'Onu et à apporter une aide militaire à la "résistance syrienne".
"La seule alternative, c'est la poursuite du martyre du peuple syrien. Il ne faudra plus, alors, continuer à verser des larmes de crocodile. Il nous restera le silence de la complicité", conclut-il.
Un appel à agir hors du cadre de l'Onu rejeté par l'ex-ministre UMP Bruno Le Maire, qui estime que "toute intervention militaire ne doit se faire qu'avec les Nations unies."
Selon l'Onu, plus de 100.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad en mars 2011. Près de deux millions de Syriens ont fui à l'étranger.
Marine Pennetier, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Patrick Vignal et Gilles Trequesser


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