26 août2013
Ces deux mots sont revenus des dizaines de fois dans les débats sur la gauche aujourd’hui, lors des Estivales du Front de Gauche. Alors que certains veulent donner la priorité au rassemblement (sous entendu avec la gauche de droite qu’est le PS) au risque de faire perdre toute crédibilité à la volonté affichée de faire rupture avec le système, d’autres estiment que le refuser au premier tour des élections municipales, c’est envoyer un message clair qu’il existe une force politique décidée à incarner le socialisme de Jaurès et une écologie politique anticapitaliste et que cette force, quand le retour au pouvoir de la droite n’est qu’un risque de second tour, ne peut pas envoyer un message trouble, confus, de compromission avec un parti qui a renié le socialisme, dès le premier tour.
Nous sommes à un tournant historique. Une période s’achève qui a vu, depuis 1914, l’expression politique la plus importante du socialisme en France sans cesse hésiter entre transformation progressive du système et résignation sinon adhésion au système. Avec, aujourd’hui (mais le processus a commencé en 1983, avec les dernières hésitations au début du gouvernement Jospin : rejet de l’AMI, les 35 heures) une pleine et entière adhésion à une économie de marché dérégulée au point d’effacer un principe arraché en 1789 : tous les pouvoirs émanent du peuple. L’adhésion du PS aux orientations ultralibérales de l’UE, les choix du gouvernement PS-EELV tout au long de sa première année (sans même avoir essayé autre chose) et son soutien au projet de grand marché transatlantique signent la fin de cette période. Le PS a cessé d’être socialiste. Il s’emploie désormais et systématiquement à satisfaire les attentes patronales et financières.
Il y a lieu, dès lors, d’en tirer les conséquences. S’il est vrai que la gestion municipale par le PS, ce n’est pas totalement la même chose qu’une gestion par la droite (encore que sur la gestion de la distribution d’eau, sur les concessions au privé, il y aurait beaucoup à dire, …), il n’est plus possible, au premier tour du scrutin, de donner un chèque en blanc à ce parti. Au risque, pour celles et ceux qui ont relevé le défi de l’écosocialisme de perdre tout crédit dans la population. Et de ruiner définitivement les espoirs de construire une alternative à la société que consolide la gauche de droite. C’est la raison pour laquelle, Jean-Luc Mélenchon a annoncé hier qu’il y aurait une liste conduite par le PG dans toutes les villes de plus de 10.000 habitants. Pour que la radicalité d’un projet soit crédible, le rassemblement doit se faire autour de ce projet et pas avec ceux dont le projet est exactement l’inverse.
rmj
26.08.2013
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