PS - Petits tacles entre amis ce mercredi matin à l'Assemblée. Au lendemain de l'appel à la démission de Jean-Marc Ayrault lancé par le député socialiste Malek Boutih, l'un de ses collègues, Kléber Mesquida a vivement taclé l'ex-patron de SOS Racisme. Tout cela s'est passé par mail, au vu et au su de tous les députés du groupe PS.
Alors que les déclarations ont été nombreuses pour critiquer la sortie du député de l'Essonne, aucune n'avait eu la virulence de Kléber Mesquida. Celui-ci explique tout d'abord qu'il n'a pas pu être présent mardi, à la réunion du groupe socialiste durant laquelle le Premier ministre a reçu une standing ovation. "Je le regrette d’autant que je serais intervenu pour dire mon aversion sur tes propos", explique-t-il dans un texte que le HuffPost a pu consulter.
Mais cette première phrase n'est rien, au regard de ce qu'il écrit par la suite.
"Malek, je te savais atteint de 'microsite', cette maladie contractée par les suceurs de micros qui irrite la langue au point de provoquer des logorrhées pour le moins choquantes. (...)
Sais-tu que ta victoire aux législatives en 2012 tu la dois à l’élection de François Hollande et à Jean-Marc Ayrault que tu as du louanger pendant la campagne… Tu as pu surfer sur la vague rose sinon tu aurais continué ta ballade en charentaises dans les arcanes du parti…
Alors, aujourd’hui demander le remplacement du Premier Ministre c’est intolérable !"
Et l'élu héraultais de conclure: "Je ne vois qu'une alternative à tes "sorties" verbales répétées : fais preuve de plus d'humilité ou va rejoindre les thuriféraires de l'opposition. Élu socialiste depuis 36 ans, je peux te dire que l'on ne gagne jamais en tirant contre son camp."
Si cette démarche a été soutenue par quelques parlementaires (le Lab évoque deux mails de députés pour applaudir Kléber Mesquida), c'est peu dire qu'elle a irrité Malek Boutih. Celui-ci a répondu, également par mail, adressé à tous les élus socialistes du Palais Bourbon.
Cher Kléber,
Merci pour la finesse de ton analyse et les arguments politiques que tu m'as transmis.
La qualité de ton propos vient sûrement de cette longue expérience (36 ans) d'élu. Expérience que je n'ai pas puisqu'avant je n'étais qu'un simple salarié.
J'espère que ce mail, que tu as bien voulu partager avec tous les députés du groupe, te sera utile.
Cordialement,
Malek Boutih
Député de l'Essonne

Contacté par 20 Minutes, Malek Boutih persiste et signe dans ses déclarations faites mardi. "Je ne regrette aucunement. Quand j’ai vu l’ampleur que prenait la polémique, je me suis dit que j’avais mis le doigt où ça fait mal", confie-t-il.