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mercredi 13 novembre 2013

Montebourg lance un "plan de résistance" pour les entreprises en péril

Montebourg lance un "plan de résistance" pour les entreprises en péril




Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a présenté mercredi en conseil des ministres un plan de "résistance économique", doté de 380 millions d'euros, pour faire face à la "vague" de plans sociaux qui se multiplient actuellement dans l'industrie française.
"Nous avons décidé d'organiser la résistance économique par des décisions et des moyens exceptionnels pour faire en sorte que nous puissions préserver nos outils industriels et sauver le plus possible d'emplois", a affirmé le ministre à la presse après la présentation de son plan en Conseil des ministres.
Pour doter son ministère de nouveaux moyens, M. Montebourg a dépoussiéré le Fonds de développement économique et social (FDES), créé en 1948 et qui dispose de 80 millions d'euros. "Il a servi à la France dans toutes les circonstances exceptionnelles", a-t-il rappelé.
Le FDES sera doté de 300 millions d'euros supplémentaires afin de secourir des entreprises en difficulté, de plus de 400 salariés, comme le fabricant d'électroménager FagorBrandt, Kem One, l'ex-pôle vinylique du groupe chimique Arkema, le leader mondial des arts de la table Arc International ou le transporteur Mory Ducros.
"Ces quatre dossiers concernent 20.000 emplois", a reconnu M. Montebourg, qui mise sur le nouveau fonds pour permettre à ces entreprises de "retrouver le chemin de la viabilité et de la prospérité".
Le ministre, qui a annoncé son plan alors que le gouvernement est sous le feu des critiques, a souligné que l'objectif de son "plan de résistance" est de faire face à "une vague de plans sociaux" annoncés récemment dans un certain nombre d'entreprises de taille intermédiaire.
"Si ces sociétés n'étaient pas secourues, elles affecteraient des secteurs entiers ou risqueraient de porter atteinte à des régions entières", a-t-il prévenu.
L'Etat se substitue aux banques
L'Etat se substitue aux banques
M. Montebourg a présenté le jour même avec le ministre du Budget Bernard Cazeneuve un amendement à la loi de Finances 2014 devant l'Assemblée nationale, "pour demander l'autorisation des députés d'abonder ce fonds à hauteur de 300 millions".
Les députés ont approuvé cet amendement. Tout comme la majorité, le Front de gauche et l'UDI l'ont soutenu. "Votre action suscite beaucoup d'espoir", a même lancé le communiste Gaby Charroux à Arnaud Montebourg.
L'UMP s'est cependant abstenue, s'interrogeant notamment comme le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle sur l'utilité de la BPI et la "compatibilité" de ce fonds avec le droit européen.
"Il s'agit non pas de subventions ou de participation mais de prêts à des investisseurs privés", a répondu Arnaud Montebourg.
Il espère disposer de ce fonds dans 15 jours, lorsque le budget 2014 sera définitivement approuvé.
"Ces sommes serviront exclusivement à des prêts à des entreprises", a-t-il précisé, avant de s'en prendre aux banques qui ne les soutiennent pas assez, selon lui.
"Le système bancaire ayant durci les conditions d'accès à son crédit, nous sommes aujourd'hui confrontés au refus par les banques de faire leur travail, c'est-à-dire de prendre des risques", a-t-il regretté.
Par conséquent, "c'est l'Etat qui empruntera la somme de 300 millions sur les marchés financiers et prêtera aux entreprises pour accompagner les reprises, les investisseurs et les stratégies de relance industrielle de ces sociétés", a-t-il affirmé.
"Ce sont des prêts qui sont faits à des projets industriels de reprise ou de retournement de situation de ces sociétés", a-t-il insisté.
Les entreprises secourues devront rembourser les prêts comme contreparties. Dans certains cas, "le plan s'accompagnera également de changements de direction ou d'actionnariat" dans les sociétés aidées, a prévenu le ministre.
Dans le cadre de son "plan de résistance", M. Montebourg prévoit également de donner "plus de moyens humains" au Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri).
Il propose également une modification des lois sur les faillites et un "accompagnement social renforcé" pour les salariés perdant leur emploi.


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