ÉCONOMIE - Le patron sortant de PSA, Philippe Varin, a décidé mercredi de renoncer "aux dispositions actuelles de (ses) droits à retraite" après la polémique suscitée par la retraite chapeau de 21 millions d'euros qui lui était promise par le constructeur automobile.
"Compte tenu de la polémique que ce sujet a suscitée, de l'émotion dans notre pays qui a aujourd'hui besoin d'être rassemblé plutôt que divisé, compte tenu de l'immense respect que j'ai pour les collaborateurs du groupe et des conséquences qu'ont pour eux les décisions difficiles mais nécessaires que j'ai été amené à prendre, j'ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à retraite", a-t-il déclaré depuis le siège du groupe.
Pression du gouvernement
Le président du directoire du constructeur automobile devait bénéficier, conformément à des documents officiels du groupe, d'une retraite chapeau d'un montant de plus de 21 millions d'euros, après moins de cinq ans à la tête de l'entreprise en difficultés. Le Medef a salué "le sens de la responsabilité et la décision courageuse" de Philippe Varin.
Cette somme, qualifiée d'"inappropriée" et d'"inadmissible" par les ministres de l'Economie, Pierre Moscovici, et du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, avait suscité un tollé chez les syndicats, mais aussi l'ire de la gauche et d'une partie de la droite.
La réaction de François Hollande
"C'est une décision sage, c'est le moins que l'on puisse dire, c'était d'ailleurs la seule possible au regard de la situation de l'entreprise, des efforts pour ne pas dire des sacrifices demandés aux salariés de Peugeot et compte tenu aussi de la garantie qui avait été apportée par l'Etat" à Peugeot, a souligné le président français lors d'une conférence de presse à Madrid.
Cette garantie de l'Etat qui portait sur 7 milliards d'euros, a-t-il rappelé, avait permis "à Peugeot de poursuivre ses activité sans être mis en péril" par PSA Finance, la filiale financière en difficulté du groupe automobile.
"Il y a eu, c'est vrai, un certain nombre de voix qui se sont élevées pour dire qu'il y a des règles à respecter, des règles qui ne sont pas nécessairement écrites mais qui vont de soi", a-t-il poursuivi au sujet du patron de PSA. Pour François Hollande, "nous devons avoir toujours à l'esprit que c'est l'entreprise qui compte, c'est-à-dire l'emploi dans ces entreprises et leur capacité à avoir un avenir".