La réforme des retraites votée plus largement qu'en 1ère lecture
Par Isabelle CORTES – il y a 12 minutes
L'Assemblée
nationale a voté mardi la réforme des retraites du gouvernement Ayrault plus
largement qu'en première lecture, quelques heures après un geste in extremis du
gouvernement pour les petites retraites.
Le projet de loi, qui
prévoit un nouvel allongement de la durée de cotisation et crée un compte
pénibilité, a été adopté en nouvelle lecture par 291 voix pour (et 243 contre),
soit 21 voix de plus qu'à la mi-octobre. Le Front de Gauche, mais aussi l'UMP,
l'UDI et l'extrême droite ont voté contre.
Le gouvernement avait
décidé jeudi dernier de recourir au vote bloqué sur l'ensemble de ce texte, y
compris l'article litigieux sur le report de la revalorisation de six mois des
pensions de retraite. Un choix contesté vivement par le Front de Gauche, le
PRG, EELV et la droite.
Dans les rangs
socialistes, le nombre d'abstentionnistes, des membres de l'aile gauche mais
aussi l'ex-ministre Delphine Batho, a été réduit de 17 à 11.
Orateur du PS,
Christian Paul s'est réjoui que "jusqu'à la dernière heure, nous ayons pu
trouver avec ce gouvernement et l'ensemble des groupes de la majorité des
réponses concrètes pour améliorer la situation des retraités les plus
pauvres".
Les deux mesures
annoncées par le gouvernement pour compenser pour certains petits retraités le
report de la revalorisation des pensions ont conduit la quasi-totalité des
radicaux de gauche a voter pour, seuls deux s'étant abstenus cette fois, contre
14 la fois précédente.
S'ils ont jugé que
"mieux vaut tard que jamais" pour un geste en faveur de petits
retraités, les écologistes ont maintenu leur abstention sur une réforme qui
comprend "quelques avancées" mais aussi des "dispositions
particulièrement injustes, voire contre-productives" à commencer par l'allongement
de la durée de cotisation.
Décidés à combattre
cette réforme jusqu'à son vote ultime par le Parlement, les élus du Front de
Gauche ont voté contre un projet "entérinant et prolongeant toutes les
régressions sociales imposées par la droite depuis plus de 20 ans". Et les
mesures "dérisoires" annoncées "in extremis" ne
"changent rien", selon le communiste André Chassaigne.
Outre une réforme
ayant "évacué les sujets qui fâchent" comme la convergence
public-privé et une "tromperie" car "ce ne sera pas la der des
der", l'UMP a lancé au gouvernement: "Vous pensez avoir gagné parce
que le vent de la révolte ne se cristallise pas sur votre texte (...) mais les
retraités ne sont pas dupes".
Critiquant une
"addition des impôts et multiplication des taxes", l'UDI a dénoncé
"la motion de synthèse la plus chère de l'histoire du PS" aux dépens
des générations futures.
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